Sarbadars

Sarbadars
(fa) سربدار / Sarbadār

13371381

Description de cette image, également commentée ci-après
Carte du territoire des Sarbadars sous le règne de Muhammad Aïtimour en 1345
Informations générales
Statut Oligarchie, république
Capitale Sabzevar
Langue(s) Persan
Religion Islam chiite duodécimain
Superficie
Superficie (en 1350) env. 300 000 km2
Histoire et événements
1337 Indépendance de l’Ilkhanat
1353 Les Sarbadars annexent les derniers territoires de l'Ilkhanat dans l'actuel Turkménistan
1381 Khwaja Ali-yi Mouayyad se soumet à Timour
Rois
(1er) 1332-1338 ʿAbd al-Razzâq Bâchtînî
(Der) 1379-1381 Khwaja Ali-yi Mouayyad ibn Massoud

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Les Sarbadars (en persan : سربداران / Sarbadârân, « brigands ; gibiers de potence », de سر / sar, « tête » et بدار / badâr, « gibet ») ou Sarbédâriens[1] sont une des dynasties locales apparue après la chute des Il-Khanides. Damghan devient un foyer de contestation. Les Sarbadârs ne reconnaissent pas la monarchie héréditaire. Ibn Battûta en fait une description très défavorable[2]. En 1357/1358, Pahlavân[3] Hasan Dâmghânî devient sardâr[4] (commandant) de la ville de Sabzevar. La même année, il fait face à une insurrection menée par ʿAlî Moʾayyad à Damghan. ʿAlî Moʾayyad frappe des monnaies chiites (1361/1362) et cela devient la règle lorsque les Sarbadârs adoptent le chiisme comme leur religion officielle. Cependant en 1381, ʿAlī Moʾayyad doit se soumettre à Tamerlan. Damghan subit trois massacres de population en cinquante cinq ans : en 1404 par Tamerlan, en 1448/1449 par le timouride Abd ul-Latif et en 1457 par les Qara Qoyunlu[5].

  1. Sarbédâriens utilisé par René Grousset, Op. cit. (lire en ligne), « La Transoxiane sous le gouvernement de l’émir Qazghân. », p. 431 (.pdf)
  2. Ibn Battûta décrit ainsi les actions des Sarbadârs :

    « Il y avait dans le Khorassan deux hommes, appelés l’un Ma’çoûd et l’autre Mohammed, et qui avaient cinq compagnons audacieux. Ils étaient connus dans l’Irâk sous le nom de Chotthâr, Brigands, Voleurs ; dans le Khorassan, sous celui de Serbedârs ; et enfin, dans le Maghreb, sous celui de Sokoûrah, Oiseaux de proie, Vautours.
    Tous sept convinrent de se livrer au désordre et au brigandage, et de piller l’argent des habitants. Le bruit de leurs excès se répandit ; ils établirent leur séjour sur une montagne inexpugnable, située au voisinage de la ville de Beïhak, appelée aussi Sebzévâr. Ils se plaçaient en embuscade pendant le jour, en sortaient le soir et durant la nuit, fondaient sur les villages, coupaient les communications et s’emparaient des richesses des habitants. Les méchants et les malfaiteurs, leurs pareils, vinrent en foule se joindre à eux ; leur nombre devint considérable, leur puissance augmenta, et les hommes les craignaient. Ils fondirent sur la ville de Beïhak et la prirent ; puis ils s’emparèrent d’autres villes, acquirent de l’opulence, rassemblèrent des troupes et se procurèrent des chevaux. Maç’oûd prit le titre de sultan. Les esclaves s’enfuyaient de la maison de leurs maîtres et se retiraient près de lui. Chacun de ces esclaves fugitifs recevait de lui un cheval et de l’argent ; et, s’il montrait de la bravoure, Maç’oûd le nommait chef d’un détachement. Son armée devint nombreuse et sa puissance considérable. Tous ses partisans embrassèrent la doctrine des shiites, et entreprirent d’extirper les sonnites du Khorassan et de soumettre cette province tout entière aux dogmes râfidhites. Il y avait à Mechhed Thoûs un cheïkh râfidhite nommé Haçan, qui était considéré par eux comme un homme pieux. Il les assista dans leur entreprise et ils le proclamèrent khalife ; il leur ordonna d’agir avec équité. Ils firent paraître une si grande probité que des dînârs et des dirhems tombaient à terre, dans leur camp, et que personne ne les ramassait, jusqu’à ce que leur propriétaire survînt et les ramassât. Ils s’emparèrent de Neïçâboûr. Le sultan Thoghaïtomoûr envoya contre eux des troupes, mais ils les mirent en déroute. Le sultan fit alors marcher son lieutenant, Arghoûn Châh, qui fut vaincu et fait prisonnier. Ils le traitèrent avec bonté. Thoghaïtomoûr les combattit en personne, à la tête de cinquante mille Tartares ; mais ils le défirent, s’emparèrent de plusieurs villes, entre autres de Sarakhs, de Zâveh, de Thoûs, une des principales places du Khorassan. Ils établirent leur khalife dans le mechhed, mausolée, d’Aly, fils de Moûça Arridha. Ils prirent aussi la ville de Djâm et campèrent tout auprès, avec l’intention de marcher contre Hérat, dont ils n’étaient qu’à six journées de distance. »

    — Ibn Battûta, Op. cit, vol. II (lire en ligne), « Histoire des Râfidhites », p. 251-252 (.pdf).

  3. Pahlavân en persan : pahlavan ou pahalavan, پهلوان, héros.
  4. Sardâr en persan : sardār, سردار, général en chef.
  5. (en) Chahryar Adle, « Dāmḡān », dans Encyclopædia Iranica (lire en ligne)

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