Affaire Dreyfus

Affaire Dreyfus
Émile Zola, « J'accuse… ! » à la une du journal L'Aurore, 13 janvier 1898.
Émile Zola, « J'accuse… ! » à la une du journal L'Aurore, .

Titre Affaire Alfred Dreyfus
Fait reproché Espionnage
Chefs d'accusation Espionnage et intelligence avec l'ennemi
Pays Drapeau de la France France
Ville Paris
Jugement
Statut Condamné à la déportation à perpétuité et à la dégradation publique (1894)
Condamné à dix ans de réclusion (1899)
Acquitté le
Tribunal Conseil de guerre de la prison du Cherche-Midi de Paris (1894)
Conseil de guerre de la Xe région militaire de Rennes (1899)
Formation Chambres réunies de la Cour de cassation (1906)
Date du jugement
Recours Requête en révision acceptée le
Arrêt cassé le
Gracié le
Acquitté sans renvoi le

L'affaire Dreyfus (prononcé : [afɛʁ dʁɛfys]) est une affaire d'État devenue un conflit social et politique majeur de la Troisième République, survenu en France à la fin du XIXe siècle autour de l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus, juif d'origine alsacienne, qui est finalement innocenté. Elle bouleverse la société française pendant douze ans, de 1894 à 1906, la divisant profondément et durablement en deux camps opposés : les « dreyfusards », partisans de l'innocence de Dreyfus, et les « antidreyfusards », partisans de sa culpabilité.

La condamnation fin 1894 du capitaine Dreyfus — pour avoir prétendument livré des documents secrets français à l'Empire allemand — est une erreur judiciaire voire un complot judiciaire[1],[2] sur fond d'espionnage, dans un contexte social particulièrement propice à l'antisémitisme et à la haine de l'Allemagne (revanchisme) après son annexion de l'Alsace-Lorraine (Alsace-Moselle) en 1871. L'affaire rencontre au départ un écho limité, avant qu'en 1898 l'acquittement du véritable coupable et la publication d'un pamphlet dreyfusard par Émile Zola, « J'accuse… ! » ne provoquent une succession de crises politiques et sociales. À son paroxysme en 1899, l'affaire révèle les clivages de la France de la Troisième République, où l'opposition entre les camps dreyfusard et antidreyfusard suscite de très violentes polémiques nationalistes et antisémites, diffusées par une presse influente. Elle s'achève en 1906, par un arrêt de la Cour de cassation qui innocente et réhabilite définitivement Dreyfus.

Cette affaire est souvent considérée comme le symbole moderne et universel de l'iniquité[3] au nom de la raison d'État, et reste l'un des exemples les plus marquants d'une erreur judiciaire difficilement réparée, avec un rôle majeur joué par la presse et l'opinion publique.

  1. Voire un « crime judiciaire » selon Bredin, L'Affaire, Fayard, 1984 et Vincent Duclert, Biographie d'Alfred Dreyfus, Fayard, 2006.
  2. Lire aussi le « discours » du ministre de la Justice, Pascal Clément, du 12 juin 2006.
  3. Guy Canivet, premier président de la Cour de cassation, De la Justice dans l'affaire Dreyfus, p. 15.

From Wikipedia, the free encyclopedia · View on Wikipedia

Developed by Nelliwinne