Anarchisme individualiste

Le drapeau noir, symbole de l'anarchisme peu importe son courant.

L'anarchisme individualiste, ou individualisme libertaire, est un courant de l'anarchisme qui prône la liberté des choix de l'individu face à ceux, généralement imposés, d'un groupe social.

On emploie généralement le terme d'anarchisme individualiste dans un souci de distinction avec l'acception courante de l'égoïsme.

Dans ce cadre, l'égoïsme est la doctrine de l’ego, de la primauté donc de l'individu et de son expérience sur tout autres concepts. Cette philosophie est à rapprocher du solipsisme, du nihilisme de Gorgias et du scepticisme antique[1], entre autres.

Comme l’indique Errico Malatesta : « Tous les anarchistes, à quelque tendance qu’ils appartiennent, sont d’une certaine façon individualistes. Mais la réciproque est loin d’être vraie : tous les individualistes ne sont pas, tant s’en faut, des anarchistes »[2].

Selon E. Armand, l’anarchisme individualiste se définit comme « La négation, le rejet, la haine de la domination et de l’exploitation ; l’absence de l’obligation, de la sanction et de l’empiétement dans tous les domaines ; l’abolition de la contrainte grégaire sur l’initiative et l’impulsion individuelles »[3].

Il n'est à aucun moment inconcevable pour un anarchiste de se revendiquer à la fois de l'individualisme et en même temps du communisme libertaire ou encore du municipalisme libertaire. L'anarchisme individualiste étant plus une manière de penser plutôt qu'une manière de s'organiser, une société anarchiste peut tout à fait s'organiser en communisme libertaire et raisonner en individualisme[4]. Cela renvoie au principe de synthèse anarchiste.

  1. « Le divorce définitif avec le monde fut consommé par les Sceptiques. Toutes nos relations avec lui sont « sans valeur et sans vérité ». « Les sensations et les pensées que nous puisons dans le monde ne renferment, dit Timon, aucune vérité. » — « Qu’est-ce que la vérité ? » s’écrie Pilate. La doctrine de Pyrrhon nous enseigne que le monde n’est ni bon ni mauvais, ni beau ni laid, etc., que ce sont là de simples prédicats que nous lui attribuons. « Une chose n’est ni bonne ni mauvaise en soi, c’est l’homme qui la juge telle ou telle. » (Timon.) Il n’y a d’autre attitude possible devant le monde que l’Ataraxie (l’indifférence) et l’Aphasie (le silence, ou en d’autres termes l’isolement intérieur). » - I. — Les anciens in L’Unique et sa propriété (traduction Reclaire), [lire en ligne].
  2. Claire Auzias, Les anarchistes : une indocilité contagieuse, Le Monde diplomatique, janvier 2009, [lire en ligne].
  3. « Anarchie vaincra (sur le papier) », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  4. Voline, La synthèse anarchiste, Bibliothèque anarchiste, 1936, p. 3. Ligne trente-trois à quarante-sept.

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