Artificialisation

Île-de-France.
Toulouse.
Terrains de golf et cultures en Afrique du Sud.
Urbanisation du littoral à Cancún (Mexique, 2008).

L’artificialisation du sol ou d'un milieu, d'un habitat naturel ou semi-naturel est la perte de ses qualités : sa naturalité, qualité qui inclut une capacité autoentretenue à abriter une certaine biodiversité, des cycles naturels (cycles du carbone, de l'azote, de l'eau, de l'oxygène…) et ses qualités biogéochimiques (puits de carbone par exemple). Elle s'accompagne généralement d'une perte de capacité d'auto-cicatrisation de la part du milieu (moindre résilience écologique).

L'artificialisation est souvent résumée à la disparition d'espaces naturels sous le béton ou le bitume, lors de la construction de bâti (immeubles, hôtels, maisons, commerces, industries, parkings) ou de réseaux de transport. Si cette imperméabilisation des sols est une très grande part de l'artificialisation des terres, plus globalement, celle-ci a lieu lorsque des milieux naturels sont fortement transformés par l'homme. Par exemple, les lieux de loisir ou de pratiques sportives (espaces verts, golfs, terrain de sports, de moto-cross, stations de sports d'hiveretc.), les canaux, les talus routiers ou l'éclairage artificiel peuvent respectivement induire des situations de piège écologique et autres impacts, de mortalité animale sur les routes et de pollution lumineuseetc. On peut également citer les espaces aménagés pour des raisons militaires (terrains d'essais militaires, souterrains, fortifications, glacis, no man's landetc.).

En 2015 en Europe, la superficie des sols imperméabilisés dépasse un million de kilomètres carrés, soit 2,3 % de la superficie de l'Union européenne et 200 m2 par habitant[1] (plus de 50 000 km2 et 9,4 % du territoire en France). En moyenne, 165 ha, soit 1 650 000 m2 de milieux naturels et terrains agricoles, sont détruits chaque jour en France et sont remplacés par des routes, des habitations, des zones d'activité[2], par un phénomène d'étalement urbain. Cela a représenté entre 2005 et 2015 près de 6 000 km2, soit la taille d'un département en dix ans[1]. Un des objectifs de la Trame verte et bleue française (TVB ou Schéma régional de cohérence écologique) est de limiter ce phénomène et d'en atténuer les conséquences[2]. Depuis 2018, l'objectif de Zéro artificialisation nette constitue une feuille de route majeure dans la lute contre l'artificialisation.

  1. a et b Paul Molga, « Quand la ville ensevelit les sols », Les Échos, 13 janvier 2018.
  2. a et b « Trames vertes et bleues : des directives nationales d'ici à la fin de l'année », sur actu-environnement.com, (consulté le ).

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