Cambium

1- La moelle
2- Le duramen
3- L'aubier
4- Le cambium
5- Le liber
6- Le suber.
Lorsque les plantes ligneuses sont en dormance, le test du grattage de l'écorce de plusieurs rameaux à l'ongle ou au couteau permet d'observer la couche de cambium. Si cette couche sous l'écorce externe est devenue sèche, cassante et brune, cela indique que la plante n'a pas survécu à l'hiver. Si, pour certains rameaux, la couche est glissante et verte (couleur temporaire due à la présence de chlorophylle dans les cellules cambiales avant qu'elles ne donnent le bois de printemps), alors ce test indique que certaines parties (voire toutes) ont survécu[1]. Certains arbres ont un cambium frais qui dégage une odeur spécifique, tels les bouleaux dont l'odeur vient de la concentration en salicylate de méthyle composant l'essence de wintergreen utilisée dans l'industrie des parfums[2].

Le cambium (du latin cambiare, changer), appelé « seconde écorce » ou « écorce intérieure », est une fine couche de cellules méristématiques secondaires qui sont des cellules indifférenciées pouvant toutes se diviser[3],[4]. Ce tissu méristématique est situé entre le bois (ou xylème secondaire) et le liber (ou phloème secondaire). Le cambium est le tissu qui est responsable de la formation du bois (« croissance radiale »), saisonnière en climat froid et tempéré, et plus régulière en zone équatoriale. Son activité présente une certaine plasticité : en modifiant en permanence les propriétés du bois qu'il forme, il permet à l'arbre durant sa vie de s’adapter à la plupart des contraintes et variations de son environnement immédiat, y compris aux contraintes mécaniques et hydrauliques liées à sa croissance et à son poids[5],[6].
Il est bien connu dans le tronc, mais il est aussi présent dans les tiges et les racines des dicotylédones pluriannuelles et des gymnospermes ; c'est un méristème secondaire (assurant la croissance en diamètre) de ces plantes.
Il se forme lui-même à partir du procambium, couche unicellulaire.

En greffage, la réussite de la greffe dépend de la bonne mise en contact des cambiums du porte-greffe et du greffon.

Chez les plantes non aquatiques on peut distinguer deux types de cambium :

  1. Cambium vasculaire bifacial, solution évolutive qui a donné à l'arbre de larges possibilités d'adaptation (plasticité phénotypique)[7] ;
  2. Cambium vasculaire monofacial, primitif et ne produisant que du xylème[8] ; apparu au Dévonien inférieur selon les fossiles disponibles (-400 millions d’années environ)[9] et encore présent chez les fougères arborescentes (permettant moins d'adaptation de forme).
  1. (en) Reader's Digest, Our Amazing World of Nature, Reader's Digest Association, , p. 119
  2. (en) Roy Genders, A History of Scent, Hamilton, , p. 186
  3. Allsopp, A. (1964). Shoot Morphogenesis. Annual Review of Plant Physiology, 15(1):225–254.
  4. Elo, A., Immanen, J., Nieminen, K. et Helariutta, Y. (2009). Stem cell function during plant vascular development. Semin. Cell Dev. Biol., 20(9):1097–106.
  5. Day M.E et Greenwood M.S (2011) Regulation of Ontogeny in Temperate Conifers. In Meinzer, F. C., Lachenbruch, B. et Dawson, T. E., éditeurs : Size- and Age-Related Changes in Tree Structure and Function, volume 4 de Tree Physiol., pages 91–119. Springer Netherlands
  6. Agusti J et Greb T (2013) Going with the wind–adaptive dynamics of plant secondary meristems. Mech. Dev., 130(1):34–44. Cité pages 14 et 20.
  7. Rowe N et Speck T (2005). Plant growth forms: an ecological and evolutionary perspective. New Phytologist, 166(1):61–72.
  8. DiMichele W.A, Elrick S.D & Bateman R.M (2013) Growth habit of the late Paleozoic rhizomorphic tree-lycopsid family Diaphorodendraceae: Phylogenetic, evolutionary, and paleoecological significance. American Journal of Botany, 100(8):1604–1625.
  9. secondaires par opposition aux méristèmes primaires uniquement situés aux extrémités de rameaux et de racines. Hoffman L.A & Tomescu A.M.F (2013) An early origin of secondary growth: Franhueberia gerriennei gen. et sp. nov. from the Lower Devonian of Gaspé (Québec, Canada). American Journal of Botany, 100(4):754–763.

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