Charles VII (roi de France)

Charles VII
Illustration.
Portrait de Charles VII, par Jean Fouquet, vers 1445 ou 1450, musée du Louvre, inv. 9 106.
Titre
Roi de France

(38 ans, 9 mois et 1 jour)
Couronnement
en la cathédrale de Reims
Prédécesseur Charles VI
Successeur Louis XI
Duc titulaire de Luxembourg

(2 ans, 4 mois et 2 jours)
Prédécesseur Anne
Successeur Louis XI
Dauphin de Viennois

(5 ans, 6 mois et 16 jours)
Prédécesseur Jean de France
Successeur Louis de France
Lieutenant-général du royaume puis Régent de France

(5 ans et 5 mois)
Monarque Charles VI
Prédécesseur Charles le Sage (lieutenant-général du royaume)
Isabeau de Bavière (Régente de France)
Successeur Anne de France
Jean de Lancastre (régent du prétendant Anglais)
Biographie
Dynastie Valois
Nom de naissance Charles de France
Date de naissance
Lieu de naissance Paris (France)
Date de décès (à 58 ans)
Lieu de décès Mehun-sur-Yèvre (France)
Sépulture Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis
Père Charles VI
Mère Isabeau de Bavière
Conjoint Marie d'Anjou
Enfants Louis XI
Radegonde de France
Catherine de France
Yolande de France
Jeanne de France
Marie de France
Marie de France
Madeleine de France
Charles de France
Héritier Louis XI
Religion Catholicisme
Résidence Bourges
Mehun-sur-Yèvre
Loches
Chinon

Signature de Charles VII

Charles VII (roi de France)
Rois de France

Charles VII, dit « le Victorieux » ou « le Bien Servi », né à l'hôtel Saint-Pol à Paris le et mort au château de Mehun-sur-Yèvre, résidence royale située à Mehun-sur-Yèvre, entre Bourges et Vierzon, le , est roi de France de 1422 à 1461. Il est le cinquième roi de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne.

Charles VII est le fils de Charles VI et d'Isabeau de Bavière. Roi indissociable de l'épopée de Jeanne d'Arc, il réussit, au cours d'un long règne de près de quarante ans, presque aussi long que celui de son père et prédécesseur sur le trône (1380 – 1422), à renverser une situation compromise et finalement gagner la guerre de cent ans.

La faiblesse psychologique de son père le roi Charles VI fait qu'il est sous tutelle depuis 1392, et les luttes pour le contrôle de la régence et du royaume dégénèrent en une véritable guerre civile à partir de 1407. Henri V d'Angleterre en profite pour pousser ses prétentions sur la Normandie, l'Aquitaine, et même le royaume de France tout entier, avec succès : il remporte notamment la bataille d'Azincourt (1415) et prend le dessus pour les années suivantes.

En 1418, Charles est comte de Ponthieu et dauphin, et il échappe à la capture (voire à la mort) lors de la prise du pouvoir par les Bourguignons à Paris. Il se réfugie à Bourges où il se proclame lui-même régent du royaume de France, au motif de l'indisponibilité de son père atteint de folie et tombé au pouvoir de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Charles négocie avec ce dernier mais lors d'une rencontre sur le pont de Montereau le c'est le drame : Jean est assassiné, les bourguignons accusent le dauphin malgré ses dénégations et Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur et nouveau duc de Bourgogne, fait alliance avec les Anglais[1].

Cette alliance aboutit le au traité de Troyes, qui, à l'instigation du nouveau duc de Bourgogne et avec la complicité de la reine Isabeau de Bavière (mère de Charles), déshérite le dauphin Charles et désigne comme régent du royaume et prochain successeur du roi de France Charles VI le roi d'Angleterre Henri V, qui au surplus épouse le 2 juin la soeur de Charles Catherine de Valois, fille de Charles VI et d'Isabeau. Henri V est donc quasiment assuré de l'emporter dans la guerre qui continue (car Charles et ses partisans ne cèdent pas), mais il meurt peu après avoir pris Meaux d'une maladie contractée pendant le siège, le .

À la mort de Charles VI deux mois plus tard le , le parti plantagenêt revendique donc le titre de roi de France pour le fils de Henri V mais il n'a que dix mois et ne peut être sacré. Charles qui ne reconnait pas le traité de Troyes se proclame roi de France sous le nom de Charles VII le , en la cathédrale de Bourges.

Charles VII devient le souverain d'un royaume toujours en proie à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, soutenus par les premiers mais contesté par les seconds alliés aux anglais. Il ne tient quasiment rien au nord de la Loire et replié dans son duché de Berry, il est surnommé par dérision « roi de Bourges » par ses ennemis. Sa légitimité et sa situation militaire s'arrangent nettement grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc. Celle-ci participe à la levée du siège d'Orléans en mai 1429, dirige la campagne de la Loire culminant à la victoire décisive de Patay et enfin conduit Charles VII vers Reims, à travers des territoires bourguignons, pour y être sacré le .

La capture de Jeanne et sa mort le n'interrompent pas les succès de Charles, qui réussit à mettre fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons en concluant avec le duc de Bourgogne Philippe le Bon le traité d'Arras de 1435.

Charles VII s'emploie à restaurer l'autorité royale en s'affirmant comme le gardien des droits de l'Église de France par la Pragmatique Sanction de Bourges en 1438, et en brisant la révolte des grands féodaux lors de la Praguerie de 1440. Il tente également de rétablir l'économie grâce à l'aide de son Grand Argentier Jacques Cœur.

L'armée royale est réorganisée par la création des compagnies d'ordonnance le , donnant naissance à l'armée française permanente. Charles VII peut ainsi se consacrer à la guerre contre les Anglais, achevant à terme de les chasser du royaume par la victoire finale de Castillon, en 1453, qui clôt militairement la guerre de Cent Ans[2].

Souvent critiqué par la postérité pour avoir censément ralenti la reconquête du royaume, relancée notamment par Jeanne d'Arc, et pour avoir abandonné celle-ci à son sort, le roi cautionne néanmoins en 1456 le procès en nullité de la condamnation de la Pucelle, qui la lave solennellement de toute accusation d'hérésie.

  1. ce que son père avait toujours semblé éviter, bien qu'il ait observé une neutralité bienveillante à leur égard et ponctuellement bénéficié de leur aide.
  2. Toutefois il faudra attendre 1475 et le traité de Picquigny pour la fin de jure

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