Cipriano Reyes

Cipriano Reyes
Illustration.
Cipriano Reyes vers 1970
Fonctions
Député de la Nation argentine
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Lincoln (province de Buenos Aires)
Date de décès (à 94 ans)
Lieu de décès Ibidem
Nature du décès Naturelle
Nationalité Drapeau de l'Argentine Argentin
Parti politique Parti travailliste
Profession Ouvrier ; dirigeant syndical
Résidence Berisso ; La Plata

Cipriano Reyes, (Lincoln, 1906 ― ibidem, 2001) était un dirigeant syndical et homme politique argentin.

Ouvrier de l’industrie de la viande, il milita de très bonne heure dans le syndicalisme et fut dans les années 1930 le cofondateur du tout premier syndicat dans ce secteur d’activité. Les grèves qu’il organisa à ce titre lui valurent un premier séjour en prison. Fin 1943, ayant pris la tête du Syndicat autonome de l’industrie de la viande, né de la scission d’avec la FOIC dominée par les communistes, auxquels il ne cessera de s’opposer, il déclencha cette même année un mouvement de grève, qui lui attira un nouvel emprisonnement.

Après le coup d’État de 1943 et l’ascension de Perón à la fin de cette même année, Reyes fit partie du groupe de syndicalistes qui conclut une alliance avec Perón et Mercante, alliance qui jeta les bases du péronisme. Néanmoins, il lança en 1945 une grève dans les entreprises frigorifiques, qui s’étira sur 96 jours et provoqua un début de pénurie, mais dont le syndicat sortit victorieux. La même année, Reyes et ses camarades apporteront une contribution importante à l’arrivée de Perón à la tête de l’État, d’abord en participant activement dans Buenos Aires à la mobilisation ouvrière du 17 octobre 1945 pour exiger la libération de Perón retenu captif par les militaires, ensuite par leur apport de voix aux élections de février 1946. Sous le gouvernement péroniste, il résista à la tentative entreprise par le nouveau pouvoir de mettre au pas les syndicats (par absorption dans le mouvement péroniste et dans la CGT), et s’obstina à garder indépendant le Parti travailliste par lui fondé en 1946. Ne cessant de critiquer les dérives autoritaires du péronisme, il se vit l’objet en 1948 d’une accusation (peu étayée) de vouloir fomenter un attentat contre Perón et Evita, et fut condamné à la prison, dont il ne sortit qu’en 1955, à la faveur du coup d’État de septembre 1955 qui renversa Perón.

Reyes fut une personnalité assez marginale et difficilement classable de l’histoire de l’Argentine au XXe siècle. Son attitude intransigeante vis-à-vis du verticalisme péroniste et sa combattivité contre les milieux oligarchiques lui attirèrent l’inimitié non seulement de ces derniers, mais aussi de la gauche argentine, plus particulièrement des syndicats communistes, auxquels il se heurta frontalement, fustigeant en particulier leur inaptitude à appréhender la réalité et la culture du monde du travail en Argentine[1]. La force politique qu’il mit sur pied, le Parti travailliste, était un parti de masse moderne, conçu sur le moule européen, et capable en peu de mois, quoique sans fonds et sans presse, de faire efficacement barrage dans les urnes en 1945 aux partis conservateurs et au bradénisme, avant d’être finalement asphyxié par le péronisme, que Reyes qualifiait de « Frankenstein politique »[1].

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