Cladistique

Cladistique
Cladogramme représentant les relations de degré de parenté entre taxons représentant les archées, les eucaryotes et les procaryotes.

La cladistique[1],[2] (ou systématique phylogénétique[3],[4],[5]) est l'étude des apparentements des êtres vivants selon la théorie des clades, et la reconstruction des relations de parenté entre eux[6] au moyen de cladogrammes[7] (du grec ancien κλάδος / kládos, « branche »). Un clade (groupe monophylétique) est un groupe dont tous les membres sont plus apparentés entre eux qu'avec n'importe quel autre groupe, et un cladogramme (arbre phylogénétique)[8] est une hiérarchie de clades. Le cladogramme spécifie des relations de degrés de parenté entre les taxons qu'il classifie[9]. Dans le cadre de la théorie de l'évolution, les relations de degré de parenté entre taxons sont expliquées par l'existence d'ancêtres communs (i.e. le fait que deux taxons soient plus proches parents entre eux que d'un troisième implique que les deux premiers descendent d'un ancêtre commun exclusif). La théorie cladistique a été initialement présentée dans les années 1950 par l'entomologiste allemand Willi Hennig (1913-1976).

L'analyse cladistique[10] fournit, au sein de la théorie cladistique, la méthode permettant la reconstruction des cladogrammes sur la base d'états de caractères dérivés partagés, également appelés synapomorphies. En cela, elle permet la reconstruction phylogénétique dans le cadre de la théorie cladistique. L'analyse cladistique utilise la synapomorphie, acquise par un ancêtre et hérité par tous ses descendants, afin de proposer des hypothèses de clades[11] (Caractère phénotypique). Les caractères peuvent en cladistique inclure des connaissances morphologiques, génétiques, biochimiques ou encore comportementales. La cladistique est encore aujourd'hui utilisée en phylogénétique[12] où les analyses sont réalisées à l'aide de programmes informatiques[13]. Elle est également utilisée en taxonomie pour définir des taxons reflétant l'évolution des espèces[14],[15],[16].

  1. « Encyclopédie Larousse en ligne - cladistique », sur larousse.fr (consulté le ).
  2. Ernst Mayr et Willi Hennig (trad. Martin S. Fischer et Pascal Tassy), Analyse cladistique : le débat Mayr-Hennig de 1974, Paris, Éditions matériologiques, (lire en ligne)
  3. Encyclopædia Universalis, « CLADISTIQUE ou SYSTÉMATIQUE PHYLOGÉNÉTIQUE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  4. (en) John L. Gittleman, « Phylogeny | biology », Encyclopædia Britannica,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Richard M. Kliman, Encyclopedia of evolutionary biology, , 2132 p. (ISBN 978-0-12-800049-6, 012800049X et 9780128098127, OCLC 926743072, lire en ligne), p. 344
  6. (en) Willi Hennig (trad. D. Dwight Davis et Rainer Zangerl), Phylogenetic Systematics, Urbana, Chicago, London, University of Illinois Press, , 263 p. (lire en ligne)
  7. (en) Ian J. Kitching, Peter L. Forey, David Williams et Christopher Humphries, Cladistics : The Theory and Practice of Parsimony Analysis, Oxford University Press, , 228 p. (ISBN 978-0-19-850138-1, lire en ligne)
  8. « Phylogénie (Pascal Tassy) – e-systematica », sur e-systematica.org (consulté le )
  9. Pierre Darlu et Pascal Tassy, La reconstruction phylogénétique (lire en ligne)
  10. « Analyse cladistique (Pascal Tassy) – e-systematica », sur e-systematica.org (consulté le )
  11. (en) Chi-Chun Ho, Susanna K. P. Lau et Patrick C. Y. Woo, « Romance of the three domains : how cladistics transformed the classification of cellular organisms », Protein & Cell, vol. 4, no 9,‎ , p. 664–676 (ISSN 1674-800X et 1674-8018, PMID 23873078, PMCID PMC4875529, DOI 10.1007/s13238-013-3050-9, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « The Future of Phylogenetic Systematics », Cambridge Core,‎ (DOI 10.1017/cbo9781316338797, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Swofford, « PAUP*: phylogenetic analysis using parsimony, version 4.0b10 », http://paup.phylosolutions.com/,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Angiosperm Phylogeny Group
  15. (en) Kevin de Queiroz, « The PhyloCode and the Distinction between Taxonomy and Nomenclature », Systematic Biology, vol. 55, no 1,‎ , p. 160–162 (ISSN 1076-836X et 1063-5157, DOI 10.1080/10635150500431221, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) P. Bouchet, Yu I. Kantor, A. Sysoev et N. Puillandre, « A new operational classification of the Conoidea (Gastropoda) », Journal of Molluscan Studies, vol. 77, no 3,‎ , p. 273–308 (ISSN 0260-1230, DOI 10.1093/mollus/eyr017, lire en ligne, consulté le )

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