Colonialisme

Tous les pays qui ont été colonisés, envahis ou sous influence française (durant différentes périodes, pas forcément toutes en même temps).

Le colonialisme est une doctrine ou une idéologie justifiant la colonisation entendue comme l'extension de la souveraineté d'un État sur des territoires situés en dehors de ses frontières nationales[1],[2]. La notion intellectuelle du colonialisme est cependant souvent confondue avec la pratique même de la colonisation étant donné que l'extension de sa souveraineté par un État implique dans les deux cas la domination politique et l'exploitation économique du territoire annexé[3].

L'idéologie colonialiste a été développée durant la seconde partie du XIXe siècle par le mouvement colonial dans beaucoup d'États européens, se présentant notamment sous l'idée d'une « mission civilisatrice » ou sous celle du White Man's Burden (Le Fardeau de l'homme blanc). Elle était fondée sur la notion d'impérialisme et tentait de donner un fonds de doctrine politique à la nouvelle vague de colonisation[4]. Elle s'est appuyée sur la doctrine juridique élaborée depuis le XVIe siècle qui justifiait l'occupation de territoires sans maître ou non constitués sous forme d'État comme mode légal d'acquisition[5].

Elle s'est concrétisée par la mise en place d'une administration politique, militaire et économique de ce territoire, dirigée par les représentants du pays colonisateur et imposée à une population locale. Autrefois symbole de la puissance militaire et économique des peuples qui le pratiquaient, le colonialisme a été finalement reconnu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale comme une relation inégalitaire s'opposant au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes[réf. nécessaire].

Le colonialisme, au sens actuel du terme a été pratiqué notamment sous la Grèce antique et sous l'Empire romain, puis par les pays européens (à la suite des grandes découvertes), entre le XVIe siècle et la Première Guerre mondiale. Il a également été pratiqué dans les pays d'Asie, notamment au XXe siècle (expansionnisme de l'empire du Japon en Mandchourie).

Le mot même de colonialisme fait son apparition au XIXe siècle au Royaume-Uni[6] et entre dans le dictionnaire français au début du XXe siècle. D'abord assez neutre, l'apparition d'un autre néologisme, « anticolonialisme », contribue à amplifier le débat d'idées autour de ces notions[7]. Après la Seconde Guerre mondiale, il prend une coloration négative alors que la vague d'émancipation des colonies — ou décolonisation — débute en 1947 en Inde et se poursuit principalement tout au long des années 1950 et 1960.

Divers scénarios seront parfois construits par la suite pour pérenniser une certaine tutelle économique des pays colonisateurs[réf. nécessaire]. Le terme de néocolonialisme est alors forgé vers 1960 pour désigner cette nouvelle phase.

  1. Selon Margaret Kohn, dans L'encyclopédie de philosophie de Stanford, 2006, « Le colonialisme est une pratique de domination qui met en jeu la domination d'un peuple par un autre ».
  2. Pour le dictionnaire Le Robert, le colonialisme est une « doctrine qui vise à légitimer l'occupation d'un territoire ou d'un État, sa domination politique et son exploitation économique par un État étranger » tandis que, pour le Petit Larousse, c'est un « système politique préconisant la mise en valeur et l'exploitation du territoire dans l'intérêt du pays colonisateur » [1] [2].
  3. Voir également Margaret Kohn sur les difficultés de définition de la notion, notamment de sa parenté avec l'impérialisme, et de son évolution au cours de l'histoire.
  4. Henri Wesseling, professeur néerlandais d'histoire à l'université de Leyde, Le partage de l'Afrique, Denoel, 1991, p. 25 et suivantes. Voir également son livre Europe’s Colonial Age, 2003, 397 p.
  5. Lexique de termes juridique, Dalloz, 1988, p. 203-204 et Simone Dreyfus, Droit des relations internationales, éléments de Droit international public, Cujas, 1987, p. 37 et s. et p. 70 et s.
  6. Charles Dilke, Greater Britain (1868) cité par Henri Wesseling, ibid.
  7. Alain Rey (dir), Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, 1998, p. 805-806.

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