Crise congolaise

Crise congolaise
Description de cette image, également commentée ci-après
camp de réfugiés de l'ONUC près d'Élisabethville ; soldats de l'ONUC évacuant un des leurs blessés ; soldats congolais et mercenaires pendant la rébellion Simba ; guerriers Baluba ; parachutistes belges pendant l'opération Dragon Rouge ; Massacre de Lodja.
Informations générales
Date (5 ans et 4 mois)
Lieu République du Congo (aujourd'hui République démocratique du Congo)
Issue Le Congo indépendant reste un état unitaire
Prise de pouvoir du général Mobutu
Belligérants
juin-septembre 1960

Drapeau de la république démocratique du Congo République du Congo (dirigeants élus)

Soutiens :
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Drapeau des Nations unies ONUC
Drapeau de la République arabe unie République arabe unie[1]


septembre 1960-1964
Drapeau de la république démocratique du Congo République du Congo (coup d'état)

Soutiens :
Drapeau des Nations unies ONUC
Drapeau des États-Unis États-Unis


1964–1965
Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo

Soutiens :
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de la Belgique Belgique
1960–1963

Drapeau de l'État du Katanga Katanga (tentative de sécession)
Drapeau du Sud-Kasaï Sud-Kasaï (tentative de sécession)

Soutien :
Drapeau de la Belgique Belgique


novembre 1960–1962
Drapeau de la république démocratique du Congo République libre du Congo (gouvernement de Stanleyville)

Soutien :
Drapeau de l'URSS Union soviétique


1964–1965
Rébellions Simba et Kwilu

Soutiens :
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Drapeau de Cuba Cuba
Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Commandants
Drapeau de la république démocratique du Congo Patrice Lumumba
Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph Kasa-Vubu
Drapeau des Nations unies Dag Hammarskjöld

Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph-Désiré Mobutu
Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph Kasa-Vubu
Drapeau des Nations unies Dag Hammarskjöld
Drapeau des Nations unies U Thant


Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph-Désiré Mobutu
Drapeau de la république démocratique du Congo Joseph Kasa-Vubu (prisonnier)
Drapeau de la république démocratique du Congo Moïse Tshombe (exil en 1966)
Drapeau de l'État du Katanga Moïse Tshombe (bref exil)
Drapeau du Sud-Kasaï Albert Kalonji (bref exil)
Drapeau de la Belgique Gaston Eyskens
Drapeau de la Belgique Théo Lefèvre

Drapeau de la république démocratique du Congo Antoine Gizenga (prisonnier)


Christophe Gbenye (exil)
Pierre Mulele (exil)
Pertes

plus de 100 000

Décolonisation de l'Afrique
Guerre froide

La crise congolaise est une période de troubles politiques et de conflit ayant eu lieu en république du Congo (aujourd'hui république démocratique du Congo) entre 1960 et 1965. La crise commence presque immédiatement après l'indépendance du pays et prend fin avec l'accession à la présidence de Mobutu.

Consistant en plusieurs crises gouvernementales et guerres civiles, la crise congolaise fait partie des nombreuses guerres par procuration de la Guerre froide au cours desquelles les États-Unis et l'Union soviétique apportent leur soutien matériel, financier et logistique à des groupes militaires opposés. Plus de 100 000 personnes trouvent la mort pendant la crise.

L'émergence d'un mouvement national dans le Congo belge exigeant la fin de la domination coloniale belge mène le pays vers son indépendance acquise le 30 juin 1960. Peu de préparatifs ont lieu, et des questions primordiales relatives au nouvel État comme le statut des ethnies ou l'organisation du fédéralisme restent sans solution. Au cours de la première semaine de juillet, une mutinerie éclata dans l'armée, suivie d'une escalade de la violence entre civils blancs et noirs. En réponse, la Belgique envoya des troupes pour protéger la population blanche. Soutenues par la Belgique, deux régions du Congo firent sécession : le Katanga (État du Katanga) et le Sud-Kasaï. L'état d'instabilité et de violence pousse l'ONU à déployer des casques bleus pour maintenir la situation sous contrôle, mais le secrétaire général Dag Hammarskjöld refuse d'utiliser ces troupes pour aider le gouvernement central de Léopoldville à combattre les séparatistes. Patrice Lumumba, le Premier ministre et chef charismatique du groupe nationaliste le plus influent, réagit à cela en demandant une assistance de l'Union soviétique, qui répond promptement en envoyant des conseillers militaires et en fournissant un soutien logistique.

L'implication des Soviétiques est très controversée au sein du gouvernement congolais et aboutit à un désaccord majeur entre Lumumba et le président Joseph Kasa-Vubu. Le général Mobutu, commandant des armées, réagit à cette situation par un coup d'État. Il expulse alors les conseillers soviétiques et forme un nouveau gouvernement, qu'il place sous son contrôle. Un gouvernement rival, fondé par Antoine Gizenga et les partisans de Lumumba dans la ville de Stanleyville, à l'est, recueillit le soutien soviétique mais est rapidement battu en 1962. Pendant ce temps, l'ONU adopte une position plus agressive envers les séparatistes après la mort de Hammarskjöld dans un accident d'avion en 1961. Grâce au soutien des casques bleus, Léopoldville réussit à vaincre les mouvements séparatistes du Katanga et du Sud-Kasaï en 1963.

Après l'affirmation du contrôle du gouvernement central sur les régions du Katanga et du Sud-Kasaï, une constitution conciliante de compromis est adoptée. Le leader du Katanga exilé, Moïse Tshombe, est rappelé pour diriger le gouvernement d'intérim en l'attente de nouvelles élections. Avant l'organisation de ces dernières, une rébellion éclata dans l'est du pays. Des révolutionnaires d'inspiration marxiste, les Simbas, s'emparent de l'est du pays et proclament une « république populaire du Congo » communiste à Stanleyville. Alors que les forces gouvernementales gagnent peu à peu du terrain face aux Simbas, l'intervention militaire de la Belgique et des États-Unis en novembre 1964 pour secourir des otages capturés par les rebelles, scelle la défaite définitive de la rébellion Simba et la dissolution du mouvement.

Après les élections de mars 1965, une lutte pour le pouvoir émerge entre Tshombe et Kasa-Vubu et cause la paralysie du gouvernement. Le général Mobutu organisa alors un second coup d'État en novembre 1965, qui lui permit de rétablir un contrôle personnel sur le pays. Sous le régime de Mobutu, le Congo (renommé Zaïre en 1971) demeura une dictature personnelle jusqu'à son renversement, en 1997.


From Wikipedia, the free encyclopedia · View on Wikipedia

Developed by Nelliwinne