Crise migratoire en Europe

Demandes d'asile dans les États membres de l'UE et de l'AELE en 2015, selon Eurostat.
La hauteur des barres symbolise le nombre de demandes d'asile par pays. La coloration des pays représente le nombre de demandeurs d'asile rapporté à leur population.

La crise migratoire en Europe est l'augmentation, dans les années 2010 et singulièrement depuis 2015, du nombre de migrants arrivant dans l'Union européenne via la mer Méditerranée et les Balkans, depuis l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud et qui en fait l'une des plus importantes crises migratoires de son histoire contemporaine[1].

Les réfugiés de la guerre civile syrienne amplifient le phénomène, avec une hausse en 2015 de plus d'un million de personnes arrivant dans l'espace Schengen, avant de retomber les années suivantes pour arriver à 122 000 migrants en 2018. Le parcours des migrants est dangereux et fait de nombreux morts, principalement en mer Méditerranée (au moins 17 000 personnes mortes ou portées disparues) et sur les routes africaines (plus de 6 000 morts).

Cette crise migratoire cause d'importantes divisions et tensions diplomatiques entre les pays d'Europe[2], qui peinent à se mettre d'accord sur l'attitude à adopter : alors que la Commission européenne cherche à imposer des quotas à chaque pays de l'Union, et qu'Angela Merkel et François Hollande poussent dans cette direction[3], des pays d'Europe de l'Est s'opposent fermement aux flux migratoires. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, considère ainsi que l'afflux d'immigrés musulmans constitue une menace pour l'identité chrétienne de l'Europe. En septembre 2016, Angela Merkel est finalement contrainte de reconnaître l'échec et l'abandon du mécanisme de répartition obligatoire. Cette révision de la politique européenne d'accueil des réfugiés est renforcée par l'accord conclu entre l'UE et la Turquie en mars 2016[4].

Les termes employés pour qualifier les migrants sont multiples et dépendent des situations. Dans certains cas, il s'agit de demandeurs d'asile ou de réfugiés, dans d'autres de personnes qui cherchent de meilleures perspectives économiques. Comme les mots employés peuvent avoir des conséquences juridiques non négligeables, l'utilisation des termes « migrants » et « réfugiés » fait l'objet d'un débat sémantique doublé d'un débat politique.

  1. « L'Europe aux prises avec l'une des plus graves crises migratoires de l'Histoire », Sud ouest,‎ (lire en ligne).
  2. Au-delà des frictions bilatérales entre la France et le Royaume-Uni concernant le grand nombre d'immigrés illégaux cherchant à rentrer en Angleterre via Calais (selon Véronique le Jeune, « Migrants de Calais : tension diplomatique entre Paris et Londres », FranceTVInfo, 29 juillet 2015), la crise des flux migratoires en Europe révèle une forte opposition de plusieurs pays d'Europe de l'Ouest à certains membres orientaux de l'Union européenne (UE), le ministre allemand de l'Intérieur menaçant même ouvertement les pays de l'Europe de l'Est, qui ont reçu des fonds structurels depuis leur entrée dans l'UE, de voir ces dotations abaissées s'ils ne se pliaient pas aux volontés allemandes d'accepter des quotas (selon Laurent Rbadeau Dumas, « Réfugiés : un rideau de fer culturel au centre de l'Europe ? », FranceTVInfo, 16 septembre 2015
  3. « Hollande et Merkel s’accordent sur des quotas contraignants d’accueil de migrants », Le Monde, 3 septembre 2015.
  4. « Pour les Vingt-Huit, exit le droit d’asile », sur Libération.fr, .

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