Emma Goldman

Emma Goldman
Emma Goldman en 1910.
Biographie
Naissance
Décès
(à 70 ans)
Toronto Drapeau du Canada Canada
Sépulture
Nationalités
américaine (-)
britannique (à partir de )
russeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
Alexandre Berkman (son compagnon)
Conjoint
Jacob Kershner (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Stella Cominsky Ballantine (d) (nièce)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Idéologie
Influencée par
Condamnée pour
Lieu de détention
Missouri State Penitentiary (en) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Œuvres principales
Vivre ma vie : Une anarchiste au temps des révolutions (d), Anarchism and Other Essays, The Social Significance of the Modern Drama (d), My Disillusionment in Russia (d), My Further Disillusionment in Russia (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Emma Goldman
Signature
Vue de la sépulture.

Emma Goldman est une intellectuelle et anarchiste juive russe puis américaine et canadienne née le à Kowno et morte le [2] à Toronto, Canada, connue pour son activisme politique, ses écrits et ses discours radicaux libertaires et féministes[3]. Elle a joué un rôle majeur dans le développement de la philosophie anarchiste en Amérique du Nord et en Europe dans la première moitié du XXe siècle.

Née à Kowno[4] appartenant alors à l'Empire russe, dans la zone de résidence, elle émigre aux États-Unis[5] en 1885 et vit à New York, où elle rejoint dès 1889 le mouvement anarchiste en plein essor après le massacre de Haymarket Square. Elle devient vite une écrivaine et conférencière renommée, captivant des milliers de personnes sur la philosophie anarchiste, les droits des femmes ou les luttes sociales.

Elle soutient, en 1892, une tentative d'assassinat de l'industriel Henry Frick, par son amant et ami de toujours, Alexandre Berkman. L'évènement conçu comme un acte de propagande par le fait a lieu lors de la grève de l'usine sidérurgique Homestead. Bien que Frick ne soit que blessé, Berkman est condamné à vingt-deux ans de réclusion. Elle est emprisonnée à plusieurs reprises dans les années qui suivent, pour « incitation à l'émeute » et distribution illégale d'informations sur le contrôle des naissances. En 1906, elle fonde le journal Mother Earth[4],[5], distribué notamment par son amie Eva Kotchever[6], dont elle assure la rédaction en chef jusqu'à son interdiction en 1917[7]. La même année, avec Berkman, elle est condamnée à deux ans de prison pour propagande antimilitariste contre la conscription. Ils sont ensuite expulsés vers la Russie[5].

Initialement, elle soutient la révolution bolchevique, mais s'oppose rapidement au Parti communiste, en prenant notamment la défense des anarchistes victimes de la répression. En 1921, elle fuit l'URSS et raconte son expérience, en 1923, sous le titre My Disillusionment in Russia.

Pendant son séjour en France, en 1928, elle rédige son autobiographie, Living my Life, publiée en 1931[5].

De 1936 à 1938, lors de la guerre civile et à l'invitation de la Confédération nationale du travail, elle se rend à plusieurs reprises en Espagne pour soutenir la révolution sociale. Elle meurt à Toronto le à l'âge de 70 ans.

Pour certains, Emma Goldman est une « femme rebelle », libertaire et libre penseuse. Pour ses détracteurs, c'est une avocate de l'assassinat politique et de la révolution violente[8]. Ses écrits et ses conférences touchent des domaines aussi divers que la prison, l'athéisme, la liberté d'expression, le militantisme, le mariage ou l’homosexualité. Bien qu'elle ne partage pas la revendication de la première vague du féminisme en faveur du droit de vote des femmes[9], elle développe une nouvelle réflexion intégrant davantage les femmes et la sexualité dans la philosophie anarchiste.

Dans les années 1970, après des décennies d'oubli, son parcours est revisité par des chercheurs féministes ou anarchistes. En 1979, ses Mémoires sont traduits et publiés en français sous le titre L'Épopée d'une anarchiste. New York 1886 - Moscou 1920[10]. Ils sont réédités régulièrement depuis.

  1. « http://hdl.handle.net/10622/ARCH00520 » (consulté le )
  2. (en) « Emma Goldman, anarchist, dead; Internationally Known Figure, Deported From the U.S., Is Stricken in Toronto », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  3. « André Versaille éditeur - Votre critique littéraire », sur AndreVersailleEditeur.com (consulté le ).
  4. a et b Jean Catel, « Lettres anglo-américaines », Mercure de France, no 873,‎ , p. 640 (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  5. a b c et d « Emma Goldman », sur Encyclopédie Larousse en ligne (consulté le ).
  6. « queerplaces - Eva Kotchever », sur www.elisarolle.com
  7. « Emma Goldman », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  8. Roberta Guarnieri, « Nathalie Zaltzman : une pensée anarchiste à l’épreuve de l’histoire », dans Psyché anarchiste, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-058887-0, lire en ligne), p. 157.
  9. Vanina (OCL), « Emma Goldman, l'anarcha-féministe, et le suffrage des femmes », Courant Alternatif, hors-série no 9,‎ 2e trimestre 2003 (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  10. (en) Emma Goldman, Living My Life, Dover Publications, 1970a (1re éd. 1931) (ISBN 978-0-486-22543-2, OCLC 93436, lire en ligne Accès libre)

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