Grand Schisme d'Occident

La Vierge de miséricorde, d'Enguerrand Quarton et Pierre Villate, retable Cadard, vers 1452, musée Condé, comme l'image d'une Église réconciliée avec elle-même. Le schisme, qui prend fin lors du concile de Constance, a considérablement affaibli l'Église, permettant à des idées neuves de se propager et aux nations de s'affirmer[1].

On appelle Grand Schisme d’Occident ou Grand Schisme la crise pontificale qui débute en 1378 à la mort du pape Grégoire XI, qui résidait à Avignon : son successeur, Urbain VI, n'est pas accepté par les cardinaux français, qui élisent un autre pape, Clément VII. Celui-ci revient s'installer à Avignon tandis qu'Urbain VI reste à Rome.

C'est le point de départ d'une crise qui divise pendant quarante ans le christianisme occidental d'obédience romaine[2] en deux courants politiques rivaux, ne s'achevant qu'en 1417 grâce au concile de Constance.

Cette crise survient dans une Europe frappée par la guerre de Cent Ans, à la faveur des transformations d'un système féodal qui ne répond plus aux besoins d'une société en pleine mutation[pas clair]. En effet, l'Église romaine n'a plus le rôle culturel et social qui était le sien au début du Moyen Âge et qui l'avait rendue indispensable à l'exercice du pouvoir.

Le Moyen Âge tardif est marqué par la transition des États féodaux (XIe et XIIe siècles) à des États plus centralisés, que l'Église n'est plus en mesure de contrôler culturellement[pas clair]. Sur le plan politique, cela se traduit en Italie par les luttes du pape et de l'empereur et par l'affrontement entre guelfes et gibelins du XIIe au XIVe siècle, et vers 1300 par l'affrontement du roi de France Philippe le Bel et du pape Boniface VIII.

Ce dernier conflit aboutit à l'installation de la papauté à Avignon en 1309, puis en 1378, au Grand Schisme : de 1378 à 1417, deux lignées de papes, chacun considéré par l'autre comme un antipape, s'opposent, l'une à Rome, l'autre à Avignon. L'Église catholique sort moralement et spirituellement affaiblie de cette crise : les particularismes nationaux s'exacerbent, notamment le gallicanisme dans le royaume de France, le sentiment religieux se modifie au détriment du pouvoir du pape et des clercs, des hérésies apparaissent[3], particulièrement celle des hussites dans le royaume de Bohême, fief impérial détenu par les empereurs de la maison de Luxembourg.

  1. Virginie Clève, Retable Cadard, Enguerrand Quarton Online.
  2. Au XIe siècle, le christianisme a connu un premier schisme avec le départ des chrétiens d'Orient, qui refusent de reconnaître la prééminence de l'autorité de l'évêque de Rome, constituant des Églises autonomes dirigées par les patriarches de Constantinople, d'Antioche, etc.
  3. Pour une synthèse sur la vie spirituelle et politique lors du Grand Schisme, voir Chélini 1991.

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