Guerre de Croatie

Guerre de Croatie
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Dans le sens des aiguilles d'une montre en partant du haut : la rue centrale de Dubrovnik, le Stradun lors du siège de la ville ; le château d'eau de Vukovar détruit arborant le drapeau croate ; soldats de l'armée croate se préparant à détruire un char serbe ; le cimetière de la ville de Vukovar ; char T-54 serbe détruit sur la route de Drniš.
Informations générales
Date 17 août 1991 - 12 novembre 1995
(4 ans, 2 mois et 26 jours)[A 1]
Lieu Croatie[A 2]
Casus belli Incident des lacs de Plitvice
Déclaration d'indépendance de la Croatie
Issue

Victoire croate

Changements territoriaux Le gouvernement croate prend le contrôle de la majorité des territoires croates occupés par les rebelles serbes, le reste étant contrôlé par l'ATNUSO[A 3].
Belligérants
République serbe de Krajina République serbe de Krajina[A 4]

Yugoslav People's Army Armée populaire yougoslave (JNA)
(contrôlée par la Drapeau de la Serbie Serbie)[A 5]
(1991-92)

Drapeau de la République serbe de Bosnie République serbe de Bosnie[A 6]
(1992-95)
Drapeau de la Croatie République de Croatie[A 7]
Drapeau de la Bosnie-Herzégovine République de Bosnie-Herzégovine[A 8]
(1995)
Commandants
Drapeau de la Serbie Slobodan Milošević
Milan Babić
Goran Hadžić
Milan Martić
Mile Mrkšić
Yugoslav People's Army Veljko Kadijević
Drapeau de la Serbie Jovica Stanišić
Drapeau de la Serbie Franko Simatović (en)
Radovan Karadžić
Ratko Mladić
Drapeau de la Croatie Franjo Tuđman
Drapeau de la Croatie Gojko Šušak (en)
Drapeau de la Croatie Anton Tus (en)
Drapeau de la Croatie Janko Bobetko (en)
Drapeau de la Croatie Zvonimir Červenko (en)
Drapeau de la Croatie Petar Stipetić (en)
Drapeau de la Croatie Zvonimir Skender
Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Atif Dudaković
Pertes
Sources serbes :
  • 7 501[A 9]- 8 039 tués ou disparus[16],[17]
    • 5 603 combattants
      (SVK: 4 324
      JNA: 1 279)
    • 2 344 civils
  • 447 316 déplacés[18]

Sources internationales :

  • 300 000 déplacés[19]
Sources croates :
  • 13 583 tués ou disparus[20]
  • (10 668 morts confirmées, 2 915 disparus)
  • 37 180 blessés ou
  • 12 000+ tués ou disparus[21] ou
  • 15 970 tués ou disparus[15]
    • 8 147 soldats
    • 6 605 civils
    • 1 218 disparus

UNHCR:

  • 247 000 Croates et non-Serbes déplacés[22]
    (en octobre 1993)

Guerres de Yougoslavie

La guerre de Croatie est un élément marquant de la dislocation de la Yougoslavie qui scelle l'effondrement de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. Elle s'est déroulée du au . Elle oppose la Croatie, qui a proclamé son indépendance le 25 juin 1991 à l'Armée populaire yougoslave (JNA) y compris la marine militaire yougoslave (JRM) sous le contrôle du gouvernement fédéral de Belgrade. Ce dernier ne contrôlait plus, à ce moment, que la Serbie, le Monténégro et des Serbes de Bosnie-Herzégovine et de Croatie : selon son point de vue, la république socialiste de Croatie avait « fait sécession » tandis que du point de vue croate, il s'agit d'une guerre d'indépendance, également désignée par les expressions guerre patriotique (Domovinski rat) ou agression de la Grande Serbie[23],[21]». Dans les sources serbes, on parle de guerre en Croatie (Rat u Hrvatskoj)[24].

Au début, la guerre oppose des civils : les forces de police croates et des milices serbes vivant dans la république socialiste de Croatie, qui veulent rester au sein de la Yougoslavie. Comme la JNA est de moins en moins communiste et fédérale, et de plus en plus nationaliste serbe, de nombreuses unités de cette dernière assistent les milices serbes combattant en Croatie[25],[26],[27].

Puis la JNA tente de mettre fin à la sécession de la Croatie en envahissant son territoire tandis que la JRM bloque les côtes et mine certains chenaux ou ports[28],[29]. L'échec de ce projet pousse les forces serbes à conquérir en Croatie le maximum de territoires ayant une majorité ou une forte minorité serbe[30],[31],[32],[33] et à y établir la République serbe de Krajina (RSK). Ceci, joint à la fondation d'une entité similaire en Bosnie-Herzégovine, sera interprété par les Croates et les Bosniaques comme une volonté de créer une « Grande Serbie » à leur détriment[34]. En 2007, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) condamnera Milan Martić, un des dirigeants serbes en Croatie, pour ses liens avec Slobodan Milošević en vue de créer un « État serbe unifié »[35]. À la fin de l'année 1991, la majeure partie de la Croatie est touchée par la guerre, avec de nombreuses villes et villages lourdement endommagés par les combats[36] et le reste faisant face à l'afflux de centaines de milliers de réfugiés[37].

En , un cessez-le-feu est conclu puis la Croatie est reconnue par la communauté internationale[38],[39]. Les lignes de front se stabilisent, la Force de protection des Nations Unies (UNPROFOR) est déployée et les combats n'éclateront plus que de façon sporadiques les trois années suivantes. La RSK contrôle alors 13 913 kilomètres carrés, c'est-à-dire un quart de la Croatie[40].

En 1995, la Croatie lance deux offensives majeures, les opérations Éclair et Tempête[3],[41], qui lui permettent de reconquérir les territoires qui ne sont pas sous son contrôle, mettant ainsi fin à la guerre en sa faveur. L'Administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem occidental (UNTAES) est pacifiquement réintégrée au sein de la Croatie en 1998[4],[5]. Sur les crimes commis par les Croates pendant cette offensive, la cour d'appel du TPIY, le , reconnaîtra non coupables [42] de toutes les charges pesant contre eux les généraux croates Ante Gotovina et Mladen Markač (en), cassant ainsi le verdict de première instance selon lequel ils auraient fait partie d'un groupe militaire et politique croate dont l'objectif aurait été d'expulser les Serbes de Krajina[Lequel ?] hors de Croatie en [43].

Cependant, la plus grande partie de la Croatie est dévastée, avec un quart de son économie détruite, et l'ONU estime les dégâts à environ 37 milliards de dollars[44]. Le nombre de morts est estimé à 20 000 pour les deux camps[45] et il y a eu des réfugiés de chaque côté, les Croates principalement au début de la guerre et les Serbes vers la fin. Depuis lors, la Serbie et la Croatie se sont réconciliées en partie[46],[47], mais les blessures de la guerre persistent.

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  3. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées LATimes-Storm-Complete
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  5. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées NYTimes-UNTAES-16Jan98
  6. (en) Eastern Europe and the Commonwealth of Independent States, Londres, Routledge, , 1004 p. (ISBN 1-85743-058-1, lire en ligne), p. 272-278
  7. « Two Republics Transform Selves Into a New, Smaller Yugoslavia », The Los Angeles Times, Associated Press,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées NYTimes-Jan3-Ceasefire
  9. Peter Maass, « Serb Artillery Hits Refugees - At Least 8 Die As Shells Hit Packed Stadium », The Seattle Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  14. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées NYT-WashingtonAgreement-19Mar1994
  15. a et b Marko Attila Hoare, « Genocide in Bosnia and the failure of international justice »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), université Kingston, (consulté le )
  16. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées war-memorial1
  17. Meštrović 1996, p. 77
  18. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Veritas-447316
  19. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées amnesty2005
  20. (hr) « Utjecaj srbijanske agresije na stanovništvo Hrvatske ("Effects of Serbian aggression on population of Croatia") », sur Index.hr, Index promocija d.o.o., (consulté le )
  21. a et b Darko Zubrinic, « The period of Croatia within ex-Yugoslavia (1918-1941, 1945-1991) », sur croatianhistory.net, (consulté le )
  22. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées hri
  23. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées VSA-Bilandzija
  24. (sr) « Srbija-Hrvatska, temelj stabilnosti ("Serbia-Croatia, foundation of stability »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), B92, (consulté le )
  25. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées NYTimes-Otkos10
  26. « Milan Martić verdict », TPIY, (consulté le ) : « Le tribunal a démontré que le président de la Serbie, Slobodan Milošević avait secrètement soutenu la préservation de la région autonome de Krajina au sein d'une Yougoslavie fédérale. Cette région devait évidemment être une province peuplée par des Serbes. Cet État devait être créé grâce à des incidents provoqués par des forces paramilitaires qui forceraient la JNA à intervenir. Initialement, la JNA devait intervenir pour séparer les deux parties en présence mais par la suite, la JNA sécuriserait les territoires du futur État serbe »
  27. « Final report of the United Nations Commission of Experts established pursuant to security council resolution 780 (1992), Annex IV - The policy of ethnic cleansing »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), ONU, (consulté le )
  28. Kadijević 1993, p. 134-135
  29. Bjelajac, Žunec, Boduszynski, Draschtak, Graovac, Kent, Malli, Pavlović, Vuić 2009, p. 241
  30. « Milan Babić verdict », TPIY, (consulté le )
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  32. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées NYTimes-Iceland
  33. (hr) Ivan Strižić, Bitka za Slunj-obrana i oslobađanje grada Slunja i općina Rakovice, Cetingrada, Saborsko i Plitvička Jezera od velikosrbske agresije, Zagreb, Naklada Hrvoje, , 887 p. (ISBN 978-953-95750-0-5), p. 124
  34. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées NYTimes-Presidency-RumpYugPlan
  35. « Milan Martić sentenced to 35 years for crimes against humanity and war crimes », International Criminal Tribunal for the former Yugoslavia, (consulté le )
  36. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées NYT-JNA-offensive
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  42. « Résumé de l'arrêt du 16 novembre 2012 de la Chambre d'appel du TPIY acquittant les généraux croate Ante Gotovina et Mladen Markač des charges pesant contre eux. », sur Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie,
  43. « Judgement Summary for Gotovina et al. », Haag, TPIY, (consulté le )
  44. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Europe-Review-2003
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