Henri Mordacq

 Henri Mordacq
Henri Mordacq
Le général de division Henri Mordacq, peint par J.-F. Bouchon début 1919. Ses décorations, de gauche à droite : cravate de la Légion d'honneur, croix de guerre (5 palmes), médaille commémorative du Tonkin, médaille coloniale avec agrafe « Tonkin ».

Surnom L'Ours
Naissance
Clermont-Ferrand
Décès (à 75 ans)
4e arrondissement de Paris
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Général de corps d'armée
Années de service 18871925
Commandement 25e bataillon de chasseurs à pied
159e régiment d'Infanterie
24e division d'Infanterie
30e corps d'armée
Conflits Tonkin, Cochinchine, Cambodge, Algérie, Première Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille de la Chipotte
Bataille de la Haute Meurthe
Bataille d'Arras
Bataille d'Ypres
Bataille de la Somme
Bataille de Verdun
Bataille des monts de Champagne
Distinctions Grand-officier de la Légion d'honneur
Croix de Guerre 14-18 (5 palmes)
Autres fonctions Professeur à l'École supérieure de Guerre
Officier d'état-major au 1er CA et au Ministère de la Guerre
Chef d'état-major à la 10e DI et au 1er GDIR
Commandant en second de l'École militaire de Saint-Cyr
Chef du cabinet militaire du président du Conseil - ministre de la Guerre

Jean Jules Henri Mordacq, né le 12 janvier 1868 à Clermont-Ferrand et mort le 12 avril 1943 à Paris, est un militaire français, général de division durant la Première Guerre mondiale.

Jeune officier de Zouaves en Afrique puis officier de Légion en Indochine, il s'illustre au cours de la Première Guerre mondiale en tant que colonel, chef de corps du 159e régiment d'Infanterie, puis commandant de la 88e brigade d'infanterie, de la 90e brigade d'infanterie, et enfin de la 24e division d'Infanterie.

Le président du Conseil et ministre de la Guerre Georges Clemenceau le nomme chef de son cabinet militaire le jour de son arrivée au pouvoir fin 1917. Il occupe ces fonctions de novembre 1917 à janvier 1920.

Le Dictionnaire Clemenceau (2018) indique : « Il n'est pas excessif d'affirmer que la victoire fut possible parce que, dans l'ombre de Clemenceau, inlassable, anticipant tout, parant à tout, "toujours donnant en plein collier, railleur et défiant" (dixit Clemenceau) se trouvait un Mordacq, oublié des généraux vainqueurs. » [1]

Avant de quitter l'armée pour se consacrer à la vie politique et citoyenne, il commande le 30e corps d'armée pendant cinq années en occupation à Wiesbaden (Rhénanie). Il commandera l'Armée du Rhin en remplacement du général Degoutte en 1924. Après l'armée, il se fait notamment le défenseur de la politique menée par le Tigre, le promoteur des réformes militaires, mais aussi l'avocat de la fermeté gouvernementale vis-à-vis de l'Allemagne.

Il est considéré comme l'un des « théoriciens économistes» de l'École Métropolitaine au côté du lieutenant-colonel Serrigny, et préconise une analyse politique, géo-économique et industrielle des nouveaux conflits à venir.

Visionnaire, il anticipe avant le début de la Grande Guerre sa longue durée [2], l'incapacité des plans offensifs français, les carences techniques et logistiques ou encore les lacunes en instruction tactique et stratégique des officiers ainsi que le risque d'une nouvelle guerre si les clauses du Traité de Versailles devaient ne pas être respectées.

Champion d'escrime militaire de France en 1906, et vice-champion international en 1907, il est le fondateur de la Société Militaire d'Escrime Pratique en 1904 qui vise à soutenir cette discipline au sein des armées. Il est à l'initiative des premières unités cyclistes de l'armée française, est l'un des artisans de la refonte de la Légion étrangère, et participe à la création du Centre des Hautes Études Militaires.

Il meurt violemment en avril 1943 dans des circonstances troubles. Le Deutsches Nachrichtenbüro annonce son suicide, tandis que des journaux et radios de la Résistance indiquent qu'il a été assassiné par la Gestapo. Il est honoré à l'occasion du centenaire de la Grande Guerre. Le général Mordacq a écrit plus d’une trentaine de livres, rendant compte de son action et de ses observations au service de la Nation.

  1. Entrée "Général Henri Mordacq", Dictionnaire Clemenceau, Sylvie Brodziak, Samuel Tomeï, Jean-Noël Jeanneney, Editions Robert Laffont, 2018
  2. Le lieutenant-colonel Reboul écrit en 1925 dans son livre Mobilisation Industrielle : « Les avertissements méritaient d'autant plus d'être pris en considération, qu'ils venaient, pour la plupart, de personnes compétentes et estimées. Parmi elles, il faut citer notamment le général Langlois, l'ancien commandant de l'École de Guerre, le père de l'artillerie à tir rapide. Dans la Revue Militaire Générale d'octobre 1911, il prenait nettement parti pour le général Mordacq, alors commandant, celui-ci soutenant, contre l'opinion générale, que la prochaine guerre serait de longue durée. »

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