Histoire des Juifs en France

Juifs en France
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Synagogue de la Victoire ou Grande Synagogue de la Victoire et à droite, bâtiment du Consistoire à Paris.
Religion Judaïsme
Pays Drapeau de la France France
Date (1er contact) voir histoire des Juifs en Gaule jusqu'à l'époque carolingienne
Représentation Consistoire central israélite de France
Président de la représentation Élie Korchia
Autre représentation Conseil représentatif des institutions juives de France
Grand rabbin Haïm Korsia
Langue traditionnelle Hébreu, yiddish, ladino et d'autres langues juives (les plus menacées et certaines maintenant disparues)
Langue liturgique Hébreu et araméen
Langue parlée Français, hébreu, judéo-arabe, yiddish et russe
Nombre de synagogues 500 (environ)
Population juive 450 000 - 650 000
(2012)
Localité significative Paris, Marseille, Lyon, Strasbourg, Toulouse
Groupes Séfarade, Mizrahim, Ashkénaze et autres
Courants Harédis, Loubavitch, orthodoxes, consistoriaux, massorti, libéraux, Juifs athées, autres
Histoire
17 septembre 1394 Expulsion des Juifs du royaume de France
28 septembre 1791 La citoyenneté est accordée aux Juifs de France
1860 Création de l'Alliance israélite universelle
24 octobre 1870 Décret Crémieux
1894 à 1906 Affaire Dreyfus
1940 à 1945 Shoah en France
1948 à 1967 environ 235 000 Juifs d'Afrique du nord s'établissent en France.
et Attentats de Toulouse et Attentat de l'Hypercacher

Voir aussi

L’histoire des Juifs en France, ou sur le territoire lui correspondant actuellement, semble remonter au Ier siècle et se poursuit jusqu’à nos jours, ce qui en fait l’une des plus anciennes présences juives d’Europe occidentale.

Arrivés en Gaule peu après sa conquête par Rome, des Juifs s’y maintiennent sous les Mérovingiens et connaissent une période de prospérité sous les Carolingiens. Au XIe siècle, la France est un lieu de la culture juive, abritant dans la moitié nord des communautés ashkénazes parmi lesquelles fleurissent en Champagne l'école de Rachi et de ses continuateurs, et, au sud, les Juifs de Provence et du Languedoc. La situation se détériore fortement après les croisades auxquelles font suite les procès du Talmud et les expulsions, temporaires puis définitives. Un millénaire après leur établissement, il ne reste plus de Juifs dans le royaume de France. Seuls subsistent alors comme communautés importantes, hors les frontières du royaume, les Juifs des États papaux et les Juifs alsaciens.

Environ un siècle après l’expulsion des Juifs de la péninsule ibérique, des crypto-Juifs originaires du Portugal s’installent à Bordeaux et Bayonne. Au XVIIe siècle, les Juifs d’Alsace et de la Lorraine des Trois Évêchés se retrouvent eux aussi sous la juridiction de la France, à la suite des traités de Westphalie.

Les Juifs de France sont les premiers à jouir de l’émancipation que la France leur accorde au début de la Révolution française, tant dans la métropole que dans les colonies. Cependant, au « franco-judaïsme » s'inscrivant dans le cadre de la laïcité en France répond un « antisémitisme à la française » qui s’exacerbe notamment lors de l’affaire Dreyfus, puis dans les années 1930, pour ensuite s’institutionnaliser sous le régime de Vichy. Brutalement isolés du reste de la population et poursuivis avec un zèle particulier par la Police aux questions juives et la Milice, 75 000 Juifs meurent au cours de l’Occupation, majoritairement des réfugiés d’Europe de l’Est ou d’Allemagne, mais aussi 24 000 Juifs français[1] (~10 % des Juifs français de Métropole).

La France demeure cependant le choix naturel pour nombre de Juifs contraints de quitter l’Égypte et l’Afrique du Nord dans les années 1950 et 1960. La communauté juive de France, jusqu’alors essentiellement ashkénaze et assimilée, devient majoritairement séfarade et attachée aux traditions. Elle est, de nos jours, la plus importante d’Europe et comprend entre 450 000[2] et 550 000 personnes, dont environ 70 % sont originaires du monde arabe[3], qui habitent principalement Paris et la région parisienne (275 000), Marseille (70 000), Lyon (25 000), Toulouse (23 000), Nice (20 000) et Strasbourg (16 000)[4]. Tous les types de relation avec la religion juive s’y rencontrent, depuis les Juifs ultra-orthodoxes jusqu’aux Juifs assimilés, qui n'entretiennent aucun rapport avec la Synagogue.

Toutefois, dans les années 2010, la communauté juive doit faire face à une nouvelle vague d'antisémitisme qui prend sa source dans l'islam radical et se traduit par des actions meurtrières, dont les plus marquantes sont la tuerie de Toulouse en et la prise d'otages du magasin cachère de la porte de Vincennes en . Lors de l'élection présidentielle de 2017, « la montée des extrêmes », confirmée en 2022, y suscite une forte inquiétude.

  1. Chiffres établis par l'association des Fils et filles de déportés juifs de France présidée par Serge Klarsfeld et publiés en 1985.
  2. (en) (en) Sergio DellaPergola, « World Jewish Population, 2019 », .
  3. « Alors que la présence juive en France remonte à l’époque romaine, elle est aujourd’hui très liée aux différentes vagues d’immigration, comme celle des Ashkénazes fuyant les persécutions et la misère en Europe de l’Est à partir du XIXe siècle, ou encore celle des Séfarades d’Afrique du Nord dans les années 1960. Cette population originaire du monde arabe constituerait aujourd’hui environ 70 % des Juifs de France. », Qui sont les Juifs de France ?, La Croix, 22 février 2017
  4. Jean-Laurent Cassely, « Sarcelles est la cinquième ville de France en nombre d'actes antisémites », sur Slate.fr, .

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