Histoire du papyrus

L’histoire du papyrus se déroule sur quatre millénaires durant lesquels ce support de l'écriture a fortement contribué à l'établissement et la diffusion des grandes cultures du bassin méditerranéen dans l’Antiquité et le Haut Moyen Âge.

C’est une invention égyptienne qui remonte à environ 5 000 ans, soit presque trois millénaires avant l’invention du papier de fibres végétales fabriqué par une nouvelle technique d’origine chinoise, bien plus compliquée à mettre en œuvre mais utilisant des sources de fibres végétales plus abondantes et plus diversifiées, pouvant être mobilisées partout dans le monde. Le papyrus fut utilisé en Égypte et autour de la mer Méditerranée pendant plus de 4 000 ans, du plus ancien témoin trouvé dans une tombe de la première dynastie égyptienne jusqu’aux dernières bulles papales sur papyrus du XIe siècle[1].

D'abord véhicule de la culture pharaonique, le papyrus assura par la suite la large diffusion des cultures grecque, romaine, byzantine et arabe dans tout le bassin méditerranéen et au-delà. Il fut adopté par l’administration hors d’Égypte, en Grèce, au Proche Orient, en Italie et en France, moyennant l’importation de rames de papyrus (carta tomi[2]) d’Égypte. Il servit aussi de véhicule de diffusion à la littérature philosophique, scientifique et religieuse de cette aire culturelle et c’est en général sur papyrus que les plus anciennes copies de ces œuvres nous sont parvenues. Le parchemin supplanta le papyrus en France dans les années 670 et plus de trois siècles plus tard à Rome, avec le dernier acte pontifical sur papyrus du pape Léon IX en 1051.

Le point faible du papyrus qui allait causer sa disparition était sa complète dépendance d’une unique source végétale poussant naturellement et étant cultivé dans une seule zone connue (par ses utilisateurs de l’époque), limitée de la vallée du Nil en Égypte (jamais concurrencée par les cultures en Sicile ou en Mésopotamie). Son autre grande faiblesse était sa fragilité en régions humides.

Du point de vue terminologique, papyrus est un mot français emprunté en 1562 au latin papyrus, qui a donné par ailleurs papier. Le mot latin est lui-même emprunté au grec ancien πάπυρος papyros, désignant la plante Cyperus papyrus et aussi ce qui est fait avec elle[3]. Dans l’Égypte gréco-romaine, les textes écrits en grec réservaient papyros pour la plante et nommaient byblos/biblos, tomos ou chartès le rouleau de papyrus (et volumen en latin) [4].

  1. Georges Jean, L'écriture, mémoire des hommes, Gallimard, 2007, p. 42.
  2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées pirenne
  3. Alain Rey (direction), Marianne Tomi, Tristan Hordé, Chantal Tanet, Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Tomes I et II, Le Robert,
  4. Valérie Schram, « Partie : Le papyrus dans tous ses états : de la plante au « papier » », dans Jean-Luc Fournet, Le papyrus dans tous ses états, de Cléopâtre à Clovis, Paris, Collège de France,

From Wikipedia, the free encyclopedia · View on Wikipedia

Developed by Nelliwinne