Jane Austen

Jane Austen
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Jane Austen publié en 1870 dans A Memoir of Jane Austen, et gravé d'après une aquarelle de James Andrews de Maidenhead, elle-même tirée du portrait fait par Cassandra Austen.
Naissance
Steventon, Hampshire,
Drapeau de la Grande-Bretagne. Grande-Bretagne
Décès (à 41 ans)
Winchester, Hampshire,
Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni
Nationalité Anglaise puis britannique
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Anglais
Mouvement Réalisme
Genres

Œuvres principales

Signature de Jane Austen
Cottage en briques rouges, deux niveaux, toit mansardé
La maison de Jane Austen, sa sœur Cassandra et leur mère, à Chawton, où elles vivent à partir de 1809. Cette maison abrite le musée de la maison de Jane Austen.

Jane Austen [ˈd͡ʒeɪn ˈɒstɪn][1], née le à Steventon dans le Hampshire en Angleterre et morte le à Winchester dans le même comté, est une romancière et femme de lettres anglaise.

Son réalisme, sa critique sociale mordante et sa maîtrise du discours indirect libre, son humour distancié et son ironie ont fait d'elle l'un des écrivains anglais les plus largement lus et aimés[2].

Toute sa vie, Jane Austen demeure au sein d'une cellule familiale étroitement unie, appartenant à la petite gentry anglaise[3]. Elle doit son éducation à l'encouragement à la lecture apporté non seulement par ses frères James et Henry, mais surtout par son père, qui l'autorise à puiser sans restriction dans sa vaste bibliothèque. Le soutien sans faille de sa famille est essentiel pour son évolution en tant qu'écrivaine professionnelle[4],[5]. L'apprentissage artistique de Jane Austen s'étend du début de son adolescence jusqu'à sa vingt-cinquième année environ. Durant cette période, elle s'essaie à différentes formes littéraires, y compris le roman épistolaire qu'elle expérimente avant de l'abandonner, et écrit et retravaille profondément trois romans majeurs, tout en en commençant un quatrième.

De 1811 à 1816, avec la parution de Raison et Sentiments (publié de façon anonyme en 1811), Orgueil et Préjugés (1813), Mansfield Park (1814) et Emma (1816), elle connaît le succès. Deux autres romans, L'Abbaye de Northanger (achevé en fait dès 1803) et Persuasion, font tous deux l'objet d'une publication posthume en 1818 ; en , elle commence son dernier roman, finalement intitulé Sanditon, qu'elle ne peut achever avant sa mort.

L'œuvre de Jane Austen est, entre autres, une critique des romans sentimentaux de la seconde moitié du XVIIIe siècle et appartient à la transition qui conduit au réalisme littéraire du XIXe[6]. Les intrigues de Jane Austen, bien qu'essentiellement de nature comique, c'est-à-dire avec un dénouement heureux[7], mettent en lumière la dépendance des femmes à l'égard du mariage pour obtenir statut social et sécurité économique[8],[9]. Comme Samuel Johnson, l'une de ses influences majeures, elle s'intéresse particulièrement aux questions morales[10],[11].

Du fait de l'anonymat qu'elle cherche à préserver, sa réputation est modeste de son vivant, avec quelques critiques favorables. Au XIXe siècle, ses romans ne sont admirés que par l'élite littéraire. Cependant, la parution en 1869 de A Memoir of Jane Austen (Souvenir de Jane Austen), écrit par son neveu, la fait connaître d'un public plus large. On découvre alors une personnalité attirante et l'intérêt populaire pour ses œuvres prend son essor. Depuis les années 1940, Jane Austen est largement reconnue sur le plan académique comme « grande écrivaine anglaise ». Durant la seconde moitié du XXe siècle se multiplient les recherches sur ses romans, qui sont analysés sous divers aspects, par exemple artistique, idéologique ou historique. Peu à peu, la culture populaire s'empare de Jane Austen et les adaptations cinématographiques ou télévisuelles qui sont réalisées sur sa vie ou ses romans connaissent un réel succès. Il est généralement admis que l'œuvre de Jane Austen appartient non seulement au patrimoine littéraire de la Grande-Bretagne et des pays anglophones[12], mais aussi à la littérature mondiale[13]. Elle fait aujourd'hui, comme les Brontë, l'objet d'un véritable culte : Jane Austen jouit d'une popularité croissante et quasi universelle.

Jane Austen écrivait souvent pour sa famille, en particulier pour ses frères, diplômés à l'université d'Oxford. Malgré le haut niveau littéraire de sa famille, Jane fut la seule à devenir une écrivaine publiée.

  1. Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
  2. B. C. Southam 1987, p. 102
  3. Mary Lascelles 1966, p. 2 ; pour toute précision sur la petite gentry, voir Irene Collins 1994, p. ix-x
  4. Park Honan 1987, p. 79, 183-185 ; Claire Tomalin 1997, p. 66-68 ; Mary Lascelles 1966, p. 4-5
  5. Oliver MacDonagh 1991, p. 110-128.
  6. Litz, p. 3-14 ; Grundy, « Jane Austen and Literary Traditions », The Cambridge Companion to Jane Austen, p. 192-93 ; Waldron, « Critical Responses, Early », Jane Austen in Context, p. 83, 89-90 ; Duffy, « Criticism, 1814-1870 », The Jane Austen Companion, p. 93-94.
  7. Litz, p. 142.
  8. Irene Collins 1994, p. 160-161
  9. Oliver MacDonagh 1991, p. 66-75.
  10. Park Honan 1987, p. 124-127
  11. Trott, « Critical Responses, 1830-1970 », Jane Austen in Context, p. 92.
  12. Jessica Munns, (en) Jan Górak, Canon vs. culture : reflections on the current debate, Routledge,, , 227 p. (présentation en ligne), « Canon Fodder, Women's Studies and the (British) Literary Canon », p. 17
  13. Somerset Maugham, dans son essai Ten Novels and Their Authors, considère que Pride and Prejudice est un des dix meilleurs romans, avec Guerre et Paix, Le Rouge et le Noir, Le Père Goriot, David Copperfield et quelques autres (voir (en) Samuel J. Rogal, A William Somerset Maugham encyclopedia, Greenwood Publishing Group, (présentation en ligne), p. 74).

From Wikipedia, the free encyclopedia · View on Wikipedia

Developed by Nelliwinne