Kibboutz

Kibboutz Kfar Masaryk.
Kibboutz Lotan.

Un kibboutz (de l'hébreu : קיבוץ, au pluriel, קיבוצים : kibboutzim, signifiant « assemblée » ou « ensemble ») est un type de village collectiviste créé pour la première fois en 1909 en Palestine alors ottomane. Le premier, Degania Alef (en français : « le bleuet »), fut créé par douze juifs d'origines russe et polonaise adhérant au Bund, un mouvement sioniste d'influence socialiste. Les kibboutzim étaient environ une douzaine en 1920 et à peu près quatre-vingt en 1940. Ils ont essaimé à compter de la création de l'État d'Israël, le  : ils étaient environ 230 en 1960. Il s'agit à l'origine de communautés rurales, mais des activités industrielles ont commencé à y être développées, dans les années 1960 et suivantes.

Historiquement, leurs membres étaient perçus comme une élite du futur État juif avant 1948 comme d'ailleurs après la création de l’État d'Israël, particulièrement militante et engagée. Ainsi, des années 1960 jusqu'aux années 1980, les militaires issus des kibboutz représentaient près de 25 % du corps des officiers de l'armée israélienne, pour moins d'1 % de la population totale juive.

Ces villages collectivistes ont été l'objet d'attaques véhémentes de la droite israélienne, notamment après la victoire aux élections législatives de juin 1977 de la coalition des partis de droite où Menahem Begin, ancien leader de l'Irgun puis député du Likoud à la Knesset, devenu chef du gouvernement, a traité les habitants des kibboutz de « milliardaires avec piscine ».

Les kibboutz ont pris un virage libéral dans les années 1990 et ont renoncé au rôle révolutionnaire qui devait être le leur à l'origine, qui devait être le fer de lance d'un homme juif nouveau, débarrassé des déterminismes anciens. Les logements y sont privatisés depuis les années 1990. Les « homes » où les enfants étaient logés en dehors de leurs familles ont été fermés au cours de la même période. Beaucoup de kibboutz ont également été convertis en moshavim, coopératives reconnaissant la propriété des terres dont l'attributaire est le fonds national juif (KKL), afin de survivre, au sein du tournant social-libéral israélien.

Le poids idéologique et démographique des kibboutz est en baisse constante depuis plus de cinquante ans et leurs habitants ne pèsent plus que 1,8 % de la population israélienne en 2005 et un peu plus de 123 000 personnes en 2010[1] ; en 2020, ils sont moins de 88 000 personnes (environ 1 % de la population juive) réparties sur à peu près 250 implantations, dont environ 25 sont encore totalement collectivistes, comme celles créées au XXe siècle.

Leur population ne progresse plus, depuis des années, dans une société israélienne en développement démographique rapide[2], qui compte en mai 2023 environ 10 millions habitants (populations juive, arabe et druze confondues). Malgré cette baisse constante de leur poids démographique, en 2010, les kibboutz occupaient environ 10 %[1] de la surface du pays ; ils représentaient 9,2 %[1] de la production industrielle israélienne et entre 34 % et 40 % de sa production agricole[1].

  1. a b c et d (en) « The Kibbutz : Commemorating 100 Years of the Kibbutz »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur kia.co.il (consulté le ).
  2. « Zoom sur Israël - Le Kibboutz », sur mfa.gov.il, (version du sur Internet Archive).

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