Mari Tell Hariri | |
Haute terrasse de Mari (près du palais). | |
Localisation | |
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Pays | Syrie |
Gouvernorat | Deir ez-Zor |
Coordonnées | 34° 33′ 04″ nord, 40° 53′ 18″ est |
Superficie | 110 ha |
Histoire | |
Époque | IIIe et IIe millénaires av. J.-C. |
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Mari (en arabe : mārī, مــاري) est une ancienne cité dont l'emplacement se trouve sur le site actuel de Tell Hariri (en arabe : tall al-ḥarīrī, تل الحريري), situé à l'extrême sud-est de la Syrie sur le moyen Euphrate, à 11 kilomètres d'Abou Kamal et à une dizaine de kilomètres de la frontière irakienne.
Fondée dans les premiers temps du IIIe millénaire av. J.-C. sur la rive droite de l'Euphrate et légèrement à distance du fleuve, elle se présente dès cette première période (« Ville I », c. 2900-2550 av. J.-C.) comme une ville circulaire protégée par deux enceintes. Les niveaux de cette période n'ont été atteints qu'en un nombre limité d'endroits, mais donnent l'impression d'une ville active, notamment dans l'artisanat, et bien insérée dans les réseaux d'échanges à longue distance.
La seconde période de Mari (« Ville II », v. 2550-2250 av. J.-C.) débute par une refondation de la ville après un terrassement des constructions antérieures, qui reprend les éléments principaux de l'urbanisme antérieur. Plusieurs monuments majeurs sont connus pour cette période, des temples, qui ont livré un abondant matériel votif : des statuettes de personnages en prière, des fragments de gravures en coquille, des éléments de parure, des objets en métal, etc. qui témoignent de la prospérité de la ville et à nouveau de sa place importante dans les échanges à longue distance. Les fouilles des niveaux de cette période ont également mis au jour des espaces domestiques, artisanaux et commerciaux (un « Souk »). Pour les dernières décennies de la période, des documents cunéiformes provenant du site, et surtout d'un autre site syrien, Ebla, indiquent que le royaume de Mari est l'un des plus puissants de la région. Cette période s'achève néanmoins par un défaite et une destruction de la ville, causées par les armées de l'empire d'Akkad.
La troisième grande phase de l'histoire de Mari (« Ville III », v. 2250-1760 av. J.-C.) commence par la reconstruction de la ville sous la direction de monarques qui portent le titre de šakkanakku. C'est durant cette période qu'est bâti le Grand Palais Royal qui est le monument le plus fameux du site. La fin du XIXe siècle av. J.-C. est marquée par l'arrivée de rois d'origine amorrite sur le trône de la ville. Cette phase qui s'étend d'environ 1810 à 1760 av. J.-C. est documentée par les milliers de tablettes mises au jour dans le palais royal, surtout des lettres et des documents administratifs, qui fournissent une grande quantité d'informations sur la société, la vie politique, diplomatique et religieuse de l'époque, ainsi que sur diverses activités qui intéressent les gestionnaires du palais qui ont écrit ces documents.
La ville est prise et détruite entre 1761 et 1759 av. J.-C. par les troupes du roi Hammurabi de Babylone. Elle ne redevient plus la capitale d'un royaume important et périclite, les fouilles archéologiques n'ayant révélé pour les phases postérieures à la destruction que quelques espaces domestiques et artisanaux et surtout des tombes.
Mari a été redécouverte par hasard en 1933 et des fouilles s'y sont déroulées d'abord par André Parrot (jusqu'en 1974). L'exploitation archéologique du site s'interrompt en 2010 avec le déclenchement de la guerre civile syrienne. Dans les années qui suivent le site a subi d'importantes destructions qui ont endommagé de manière irréversible les principaux monuments antiques.