Mistra

Site archéologique de Mystras *
Image illustrative de l’article Mistra
Le Palais
Coordonnées 37° 04′ 50″ nord, 22° 22′ 00″ est
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Subdivision Laconie, Péloponnèse
Type Culturel
Critères (i) (iii) (iv)
Superficie 54 ha
Zone tampon 1 203 ha
Numéro
d’identification
511
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1989 (13e session)
Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Site archéologique de Mystras
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO
plan moderne
Plan de Mistra. Légende : 1. Entrée principale ; 2. Métropole ; 3. Évangélistria ; 4. Saints-Théodores ; 5. Hodigitria-Afendiko ; 6. Porte de Monemvasia ; 7. Saint-Nicolas ; 8. Le palais des Despotes et la place ; 9. Porte de Nauplie ; 10. Entrée supérieure de la citadelle ; 11. Sainte-Sophie ; 12. « Petit Palais » ; 13. Citadelle ; 14. Mavroporta ; 15. Pantanassa ; 16. Les Taxiarques ; 17. Maison de Frangopoulos ; 18. Péribleptos ; 19. Saint-Georges ; 20. Maison Krévata ; 21. Marmara (entrée) ; 22. Aï-Yannakis (Saint-Jean) ; 23. Maison de Lascaris ; 24. Saint-Christophe ; 25. Maison en ruines ; 26. Sainte-Kyriaki.
carte moderne
Carte représentant les principales villes du Péloponnèse au Moyen Âge

La cité de Mistra ou Mystrás (en grec moderne : Μυστράς ou en grec byzantin Μυστρᾶς / Mystrãs ou Μυζηθρᾶς / Myzithrãs dans la Chronique de Morée) est une ancienne cité de Morée (Péloponnèse) fondée par les Francs au XIIIe siècle, près de l'antique Sparte. Elle est aujourd'hui en ruines.

Mistra fut fondée en 1249 par Guillaume II de Villehardouin, alors prince d'Achaïe, qui cherchait à construire une forteresse sur les hauteurs du Taygète dans le but de protéger Sparte, alors lieu de résidence favori des Villehardouin.

Fondée par les Francs, Mistra ne reste pas longtemps en leur possession. Fait prisonnier en 1259 à la Bataille de Pélagonia, Guillaume doit céder Mistra en même temps que d'autres forteresses à Michel VIII Paléologue, en guise de rançon. L'empereur fait alors de Mistra la capitale du Despotat de Morée, statut qu'elle conserve jusqu'à la chute de l'Empire byzantin. En 1348, l'empereur Jean VI Cantacuzène nomme son fils Manuel à la tête du despotat, marquant le début d'une période de prospérité, à la fois économique, mais surtout culturelle, pour la ville. Désormais, Mistra est gouvernée par les fils ou les frères des empereurs byzantins. Sous le despote Théodore, Mistra est la deuxième plus grande ville de l'Empire après Constantinople, et l'ancien palais de Guillaume II devient la deuxième résidence des empereurs.

Mistra est également le dernier grand centre d'étude byzantine : Gémiste Pléthon, le philosophe néoplatonicien, y vit jusqu'à sa mort en 1452, et sa présence attire à Mistra de nombreux intellectuels byzantins. Lui et d'autres disciples basés à Mistra influencent l'Italie de la Renaissance, particulièrement après avoir accompagné l'empereur Jean VIII Paléologue à Florence en 1439.

Le dernier empereur romain d'Orient, Constantin XI, est despote à Mistra avant de monter sur le trône. Démétrios Paléologue, le dernier despote de Morée, rend la ville au sultan ottoman Mehmed II le . Mistra demeure une ville importante, accueille la résidence du Pacha de Morée et compte alors 40 000 habitants. Le commerce y est florissant, entre autres grâce au développement de la production de soie. Les Vénitiens occupent provisoirement la ville de 1687 à 1715. En 1770, Mistra est brièvement aux mains des Russes qui, soutenus par les Grecs, tentent de libérer la Grèce de la présence ottomane lors de la révolution d'Orloff. La reconquête de la ville par les Ottomans est suivie d'une terrible répression contre la population qui diminue pour ne plus compter que 8 000 habitants. Mistra reste ottomane jusqu'en 1822 et la guerre d'indépendance grecque. Reprise par les Ottomans une dernière fois en 1825, elle est rasée par Ibrahim Pacha et connaît alors un déclin irrémédiable. À l'issue de la guerre d'indépendance, le roi Othon Ier de Grèce fait de Sparte la nouvelle capitale administrative des environs, où les derniers habitants s'établissent à leur tour.

L'ancienne cité byzantine fut totalement abandonnée dans les années 1850 pour devenir un site archéologique. En 1989, les ruines, y compris la forteresse, le palais, les églises et les monastères, ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Aujourd'hui, la cité n'est plus habitée que par quelques religieuses orthodoxes qui occupent le monastère de la Pantanassa. Elle a néanmoins donné son nom à une municipalité du nome de Laconie, qui siège dans la localité voisine de Magoula.


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