Nationalisme palestinien

Le nationalisme palestinien est une idéologie nationaliste qui appelle à la formation et l'indépendance d'un État palestinien[1]. Initialement formé en opposition à l'Empire ottoman puis au sionisme, il a ainsi rejeté l'occupation des territoires palestiniens par le gouvernement israélien depuis la guerre des Six Jours de 1967[2]. Le nationalisme palestinien s'est ensuite internationalisé et s'est attaché à d'autres idéologies[3]. Les nationalistes palestiniens s'appuient souvent sur des traditions politiques plus larges dans leur idéologie , des exemples étant le socialisme arabe et le nationalisme ethnique dans le contexte du nationalisme laïc ou du nationalisme religieux musulman. Des croyances similaires ont façonné le gouvernement palestinien et continuent de le faire.

Le nationalisme palestinien naît à la fin du XIXe siècle quand la Palestine est sous contrôle ottoman. Il s'intègre au mouvement d'émancipation nationaliste pan-arabe. Après la Première Guerre mondiale, il demande le rattachement de la Palestine mandataire au royaume de Syrie dans le contexte de la création d'une Grande Syrie. Mais après la conquête du royaume par les Français et l'échec des aspirations du roi Fayçal, il se cristallise autour de l'indépendance de la Palestine passée entretemps sous contrôle britannique et également objet des revendications du mouvement sioniste.

Dès 1920, Mohammed Amin al-Husseini devient l'un des principaux leaders du nationalisme palestinien avec pour but la création d'un État arabe palestinien indépendant. Il s'oppose activement au sionisme et est considéré comme l'instigateur de 1921 à 1937 de certaines des émeutes violentes en réaction au projet de l’établissement d'un « Foyer juif » en Palestine dont le massacre d'Hébron en 1929. Des émeutes arabes se propagent contre plusieurs agglomérations juives, les plus meurtrières éclatent à Jérusalem en 1920 et à Jaffa en 1921 ce qui amène à limiter les dispositions de la déclaration Balfour sur l'immigration juive, afin d'apaiser la population arabe. Elles sont ensuite suspendues par Herbert Samuel, le Haut-Commissaire britannique en Palestine qui décrète l’état d'urgence[4], et nomme Mohammed Amin al-Husseini grand mufti de Jérusalem[5].

Entre 1936 et 1939, la population arabe palestinienne entre en rébellion contre les autorités britanniques et en conflit avec la communauté juive lors de la grande révolte arabe de Palestine qui se solde par plus de 5 000 morts côté arabe[réf. nécessaire] mais la promesse d'une indépendance dans les 10 ans et la restriction de l'immigration juive. C'est au tour des Juifs d'entrer en rébellion. Le conflit entre les deux nationalismes s'accentue.

Le rejet arabe du plan de partage mène à la guerre de Palestine de 1948 qui se solde par un nouvel échec des aspirations nationalistes palestiniennes avec la naissance de l'État d'Israël, l'annexion et l'occupation du reste de la Palestine par la Transjordanie et l'Égypte ainsi que l'exode de la population palestinienne.

Le mouvement subit un choc supplémentaire après 1967 quand les Israéliens prennent le contrôle de l'ensemble de la Palestine ex-mandataire après la guerre des Six Jours. C'est à cette époque que naît l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat qui prône la violence armée pour atteindre ses objectifs contre Israël.

Entre la fin des années 1980 et le début des années 2000, la population des territoires palestiniens occupés se révolte au cours de deux intifadas. Ces dernières permettent le lancement de négociations visant à résoudre le conflit israélo-palestinien mais qui échouent. Parallèlement, des groupes armés palestiniens organisent des attentats contre la population israélienne.

Après la mort de Yasser Arafat, les divisions palestiniennes s'accentuent. Le Hamas, issu d'une organisation islamiste des années 1980, prend le contrôle de la bande de Gaza et continue d'entretenir un conflit avec Israël, qui organise alors le blocus de la bande. Le nouveau président palestinien, Mahmoud Abbas reste en continuité avec la voie diplomatique empruntée depuis les années 1980 par Yasser Arafat et recherche un soutien international dans les revendications palestiniennes, tandis qu'Israël continue l'expansion de ses colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Le , l'Assemblée générale des Nations unies acte la reconnaissance internationale de l'État de Palestine en lui donnant le statut d'« État observateur non membre » de l'ONU.

Les groupes nationalistes également comprennent des membres chrétiens palestiniens et nombre de nationalistes palestiniens connus étaient de foi chrétienne comme Emil Ghouri, Georges Habache, Nayef Hawatmeh ou Wadie Haddad.

Les divisions entre nationalistes suscitent fréquemment des affrontements tendus sur des objectifs idéologiques particuliers, un exemple étant le fossé entre les Palestiniens islamistes favorables à un État plus autoritaire et les peuples centristes et laïcs favorables à l’autodétermination démocratique. Les Palestiniens favorables à la non-violence se heurtent aussi fréquemment aux ultranationalistes (laïcs comme islamistes) qui prônent et s'engagent dans la violence politique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur d'Israël.

  1. « The Avalon Project : The Palestinian National Charter », sur avalon.law.yale.edu (consulté le )
  2. John Wight, « No UN Vote Can Deny the Palestinian People Their Right to Self Determination »,
  3. (en-US) Dr Alex Joffe, « Palestinians and Internationalization: Means and Ends », sur Begin-Sadat Center for Strategic Studies, (consulté le )
  4. (en) Tom Segev (1999) One Palestine, Complete. Metropolitan Books. p. 173–190. (ISBN 0-8050-4848-0).
  5. (en) Howard M. Sachar, 2006, A History of Israel: From the Rise of Zionism to Our Time, seconde édition, New York, Alfred A. Knopf, (ISBN 0-679-76563-8), Page 170.

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