Pesticide

Traitement au pulvérisateur manuel, dans les années 1970 (photo de l'Environmental Protection Agency).

Un pesticide est une substance utilisée pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles. C'est un terme générique qui rassemble les insecticides, les fongicides, les herbicides et les parasiticides utilisés pour leurs propriétés biocide. Certains sont artificiellement produits par l'industrie chimique. Les pesticides s'attaquent respectivement aux insectes ravageurs, aux champignons, aux « adventices » et aux vers parasites.

Le terme pesticide comprend non seulement les « produits phytosanitaires » ou « phytopharmaceutiques » utilisés en agriculture, sylviculture et horticulture mais aussi les produits zoosanitaires, les produits de traitements conservateurs des bois, et de nombreux pesticides à usage domestique : shampoing antipoux, boules antimites, poudres anti-fourmis, bombes insecticides contre les mouches, mites ou moustiques, colliers antipuces, diffuseurs intérieurs, etc.

Dans une acception plus large, comme celle de la règlementation européenne[1] ; ce sont des produits chimiques « fabriqués ou naturels ne contenant pas d'organisme vivant » :

  • « produits phytopharmaceutiques (directive européenne 91/414/CEE)[2] : les substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs substances actives qui sont présentées sous la forme dans laquelle elles sont livrées à l'utilisateur et qui sont destinées à :
    • protéger les végétaux ou les produits végétaux contre tous les organismes nuisibles ou à prévenir leur action, pour autant que ces substances ou préparations ne soient pas autrement définies ci-après,
    • exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, pour autant qu'il ne s'agisse pas de substances nutritives (par exemple, les régulateurs de croissance),
    • assurer la conservation des produits végétaux, pour autant que ces substances ou produits ne fassent pas l'objet de dispositions particulières du Conseil ou de la Commission concernant les agents conservateurs,
    • détruire les végétaux indésirables ou détruire les parties de végétaux, freiner ou prévenir une croissance indésirable des végétaux » ;
  • « produits biocides (directive européenne 98/8/CE)[3] : les substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs substances actives qui sont présentées sous la forme dans laquelle elles sont livrées à l'utilisateur, qui sont destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l'action ou à les combattre de toute autre manière, par une action chimique ou biologique » ;
  • les médicaments vétérinaires et à destination humaine[4], ce peut être des régulateurs de croissance, ou des substances qui répondent à des problèmes d'hygiène publique (par exemple les cafards dans les habitations), de santé publique (les insectes parasites poux, puces ou vecteurs de maladies telles que le paludisme et les bactéries pathogènes de l'eau détruites par la chloration), de santé vétérinaire, ou concernant les surfaces non agricoles (routes, aéroports, voies ferrées, réseaux électriques, etc.).

En France, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS), d'après les analyses faites en 2006-2007 chez 3 100 personnes dans le cadre du programme national nutrition santé (PNNS), le sang d'un Français moyen contient presque toujours des pesticides organophosphorés et trois fois plus de certains pesticides (pyréthrinoïdes, paradichlorobenzène) que celui des Américains ou des Allemands, alors que leur taux sanguin de métaux lourds et de pesticides organochlorés est comparable aux concentrations observées à l’étranger[5].

Certains pesticides sont susceptibles de contenir des perturbateurs endocriniens et sont soupçonnés d'être responsables d'une recrudescence des cas d'infertilité[6], et de provoquer une baisse du quotient intellectuel[7] ou des maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson.

En , des chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) de Rennes montrent que l'agriculture biologique est plus efficace que la pratique conventionnelle dans la lutte contre les parasites. Pour arriver à ce résultat, l'INRA se base sur une analyse de plus de 177 études. Les chercheurs concluent : « En utilisant deux méta-analyses distinctes, nous démontrons que par rapport aux systèmes de cultures conventionnels, l’agriculture biologique favorise la lutte antiparasitaire. […] Les systèmes de culture conduits en agriculture biologique subissent des niveaux d’infestation par des agents pathogènes plus faibles que ceux conduits en agriculture conventionnelle. »[8],[9] Les fongicides de type SDHI induisent un stress oxydatif dans les cellules humaines et animales, menant à leur mort ; ce qui n'est pas le cas de l'agriculture biologique[10],[11],[12],[13],[14],[15],[16],[17],[18]. De plus, en , des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’INRA et de l’université de La Rochelle démontrent que l’agriculture biologique améliore les performances des colonies d'abeilles mellifères. Pour ce faire, l'équipe de recherche a analysé six années de données collectées dans le cadre d’un dispositif, unique à l’échelle européenne, de suivi des abeilles domestiques[19].

L’expertise menée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en 2021 conduit à une « présomption forte d’un lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et (…) les lymphomes non hodgkiniens (LNH), le myélome multiple, le cancer de la prostate et la maladie de Parkinson (…) les troubles cognitifs et la bronchopneumopathie chronique obstructive », une maladie respiratoire évolutive. Elle met aussi en évidence une « présomption forte d’un lien entre les tumeurs du système nerveux central et l’exposition domestique aux pesticides (sans distinction) pendant la grossesse ou pendant l’enfance »[20].

  1. « Règlement (CE) no 304/2003 du Parlement européen et du Conseil du concernant les exportations et importations de produits chimiques dangereux (Texte présentant de l'intérêt pour l'EEE) », sur eur-lex.europa.eu (consulté le ).
  2. « Directive 91/414/CEE du Conseil, du 15 juillet 1991, concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques », sur eur-lex.europa.eu (consulté le ).
  3. « Directive 98/8/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998 concernant la mise sur le marché des produits biocides », sur eur-lex.europa.eu (consulté le ).
  4. « Directive 2001/83/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 novembre 2001 instituant un code communautaire relatif aux médicaments à usage humain » [PDF], sur eur-lex.europa.eu (consulté le ).
  5. Geneviève De Lacour, « Pesticides : une prise de sang qui fait mal », sur journaldelenvironnement.net, (version du sur Internet Archive).
  6. Audrey Chauvet, « Pesticides: Des médecins du Limousin donnent l'alerte », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  7. Stéphane Horel, « Chlorpyrifos : les dangers ignorés d’un pesticide toxique », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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  9. Adeline Haverland, « Le bio plus efficace que les pesticides selon l'INRA - L'Usine Agro », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  14. « Greenpeace : Le déclin des abeilles » [PDF], sur Greenpeace, .
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  20. « Publication de l’expertise collective Inserm – « Pesticides et effets sur la santé : Nouvelles données » », sur Institut national de la santé et de la recherche médicale, Salle de presse Inserm (consulté le ).

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