Pollinisation

La reproduction est dite « entomophile » quand la pollinisation est faite par un insecte (ici un bourdon).
Tubes polliniques en croissance, ici à partir de grains de pollen de lys (ou lis).
Chez quelques espèces, la croissance des tubes polliniques est dopée quand le taux d'UV augmente (par exemple chez des poacées)[1], mais chez la plupart des taxons elle est inhibée, de même que les capacités fécondantes du pollen[1]. Le trou de la couche d'ozone pourrait donc modifier la composition floristique des zones les plus exposées aux UV[2], avec un effet cumulatif démontré. La température peut aussi interagir avec la germination du pollen[3]

La pollinisation correspond, chez les angiospermes et chez les gymnospermes, au transport du pollen des organes de reproduction mâle (étamines) vers le (ou les) organes de reproduction femelle (pistil) pour permettre la reproduction sexuée. La pollinisation est une étape préalable à la fécondation dans le cycle de vie de ces plantes.

Ce transport a lieu soit à l'intérieur des fleurs (autopollinisation), soit par pollinisation croisée appelée aussi allopollinisation (le pollen d'une fleur se dépose sur les stigmates d'une autre fleur de la même espèce). Dans ce dernier cas, les vecteurs de pollinisation peuvent être biotiques (zoogamie assurée par les oiseaux, insectes…) ou abiotiques (les agents de transport du pollen sont le vent — mode appelé anémogamie —, l'eau — mode de l'hydrogamie —…).

Les plantes contribuent à l'alimentation des pollinisateurs en leur fournissant le pollen en excès ou nectar. Cette relation est un mutualisme. Il existe une relation plus ou moins étroite entre la plante et l'animal capable de la polliniser : le pollinisateur qui visite un grand nombre d'espèces ou de genre de fleurs est dit polytrope, celui qui se concentre sur un nombre limité de types floraux est dit oligotrope et celui qui visite une espèce ou un très petit nombre d'espèces voisines est dit monotrope. Plus précisément, un insecte qui récolte une seule espèce de pollen est dit monolectique, quelques espèces ou davantage oligolectique ou polylectique[4].

Dans la plupart des espèces de plantes à fleurs, la pollinisation suivie d'une fécondation est indispensable à la formation des graines et des fruits. Si la pollinisation n'a pas lieu, par exemple en raison d'insuffisance de pollinisateurs spécialisés, la production de fruits et de graines est gravement affectée. Cela peut poser d'importants problèmes en agriculture. La vanille est un exemple de plantes qui doit être pollinisé manuellement dans les cultures.

La pollinisation est un des services écosystémiques rendus par la biodiversité.

L'Anthropocène, caractérisé par un appauvrissement de la biodiversité, voit un déclin des pollinisateurs spécialistes en raison notamment de la fragmentation des habitats et de l'homogénéisation des écosystèmes[5], ce qui amène certains chercheurs à parler de « crise de la pollinisation »[6].

  1. a et b Wang Y, Zhang N, Qiang W, Xiong Z & Du G (2006). Effects of reduced, ambient, and enhanced UV-B radiation on pollen germination and pollen tube growth of six alpine meadow annual species. Environ Exp Bot 57: 296-302 (résumé)
  2. Huyuan Feng, Lizhe An, Lingling Tan, Zongdong Hou, Xunling Wang (2000), Effect of enhanced ultraviolet-B radiation on pollen germination and tube growth of 19 taxa in vitro ; Environmental and Experimental Botany ; Vol.43, n°1, fev 2000, Pages 45à 53 (résumé)
  3. Joseph N Wolukau, ShaoLing Zhang, GuoHua Xu, Dixin Chen (2004), The effect of temperature, polyamines and polyamine synthesis inhibitor on in vitro pollen germination and pollen tube growth of Prunus mume ; Scientia Horticulturae ; Vol.99, N°3–4, 27 fev 2004, Pages 289 à 299 (résumé)
  4. Paul Pesson, Pollinisation et productions végétales, éditions Quae, (lire en ligne), p. 98.
  5. (en) Joanne Clavel, Romain Julliard, Vincent Devictor, « Worldwide decline of specialist species: toward a global functional homogenization ? », Frontiers in Ecology and the Environment, vol. 9, no 4,‎ , p. 222–228 (DOI 10.1890/080216).
  6. (en) Carol A. Kearns, David W. Inouye & Nickolas M. Waser, « Endangered mutualisms: the conservation of plant-pollinator interactions », Annu. Rev. Ecol. Syst., vol. 29,‎ , p. 83-112 (DOI 10.1146/annurev.ecolsys.29.1.83).

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