Socialisme du goulash

L'expression « socialisme du goulash » est d'abord apparue dans les médias américains pour décrire le régime politique en œuvre en République populaire de Hongrie durant la Guerre froide. Elle désigne la politique instaurée dans la deuxième moitié des années 1950, après la fin du régime stalinien de Mátyás Rákosi et la répression de l'insurrection de Budapest. Cette politique, menée sous l'impulsion de János Kádár, est considérée comme plus tolérante que celle en vigueur dans les autres pays du bloc soviétique. Par métonymie, elle a pu aussi désigner d'autres périodes de libéralisation sociale et économique du « bloc socialiste » plus brèves, comme la « nouvelle voie » d'Imre Nagy, le « socialisme à visage humain » du voisin tchécoslovaque durant le printemps de Prague ou la courte période de détente de la Roumanie au début de la présidence Ceaușescu. La glasnost et la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev, mais aussi la nouvelle politique économique de Lénine, font partie de ce même courant politique. On trouve également dans certains ouvrages l'expression de « baraque la plus gaie du camp socialiste » par allusion aux camps de travail forcé[1],[2], qui permet de souligner le caractère tout relatif du « laxisme » attribué aux dirigeants du Parti socialiste ouvrier hongrois (PSOH) au pouvoir.

  1. Cité notamment dans Pierre Kende et Aleksander Smolar (dir.), La Grande Secousse : Europe de l'Est 1989/1990, Paris, CNRS Éditions, 1999, p.27.
  2. D'après l'expression hongroise a legvidámabb barakk « le baraquement le plus gai », le sens du mot hongrois barakk étant « logement provisoire en bois (de l'armée, des camps de concentration) » : (hu) « barakk », sur Langbridge - Magyar egynyelvű szótár [Dictionnaire unilingue hongrois].

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