Symphonie no 6 de Beethoven

Symphonie Pastorale

Symphonie no 6
Opus 68
Symphonie Pastorale, ou Souvenir de la vie rustique, plutôt émotion exprimée que peinture descriptive
Image illustrative de l’article Symphonie no 6 de Beethoven
Portrait de Beethoven par Horneman en 1803, année des premières esquisses de la symphonie.

Genre Symphonie
Nb. de mouvements 5
Musique Ludwig van Beethoven
Effectif Orchestre symphonique
Dates de composition Entre 1805 et 1808
Dédicataire Prince Joseph Franz von Lobkowitz et au comte Andreï Razoumovski
Création
Theater an der Wien, Vienne, Drapeau de l'Autriche Empire d'Autriche
Interprètes Orchestre dirigé par l'auteur

La Symphonie no 6 en fa majeur, opus 68, dite Pastorale, de Ludwig van Beethoven, est composée entre 1805 et 1808[1],[2]. Beethoven l'intitule précisément dans une lettre à Breitkopf & Härtel (28 mars 1809)[3] : Symphonie Pastorale, ou Souvenir de la vie rustique, plutôt émotion exprimée que peinture descriptive et la co-dédie au prince Lobkowitz et au comte Razumovsky[4]. L'œuvre est créée le au Theater an der Wien de Vienne[4],[2] et publiée en avril 1809 chez Breitkopf & Härtel[2], jouée et publiée en même temps que la cinquième.

Pour Hector Berlioz, la symphonie pastorale est un « étonnant paysage qui semble avoir été composé par Poussin et dessiné par Michel-Ange. L'auteur de Fidelio, de la Symphonie héroïque veut peindre le calme de la campagne, les douces mœurs des bergers ; il ne s'agit pas des bergers roses-verts et enrubannés de M. de Florian, encore moins de ceux de M. Lebrun, auteur du Rossignol[5], ou de ceux de J. J. Rousseau, auteur du Devin du Village. C'est de la nature vraie qu'il s'agit ici. »[6]

La Pastorale clôt en quelque sorte une longue tradition d'œuvres instrumentales dans lesquelles les choses de la nature (le chant des oiseaux, le vent, l’eau, le tonnerre, etc.) étaient imitées grâce à des moyens musicaux plus ou moins stéréotypés ; mais elle marque en même temps le début de ce nouveau genre de « musique à programme intérieur » qui sera caractéristique du XIXe siècle et qui s’efforcera de représenter l’univers émotionnel d'un sujet humain imaginaire, telle la Symphonie fantastique[7]. Beethoven anticipe sur la fameuse définition d'Amiel : « chaque paysage est un état d'âme » (Jedes Landschaftsbild ist ein Seelenzustand).

Composée en même temps que la Cinquième symphonie, la Pastorale en donne la clé d'interprétation psychologique : l'une nous montre l'homme aux prises avec le destin, l'autre face à la nature ; tandis qu'il luttait avec celui-là et finissait par le terrasser, il s'abandonne à celle-ci.

  1. Élisabeth Brisson, Guide de la musique de Beethoven, Éditions Fayard, 2005, p. 442
  2. a b et c Jean Massin et Brigitte Massin, Ludwig van Beethoven, Fayard, (1re éd. 1955), 845 p. (OCLC 25479093), p. 669
  3. Lettres de Beethoven. L'intégrale de la correspondance 1787-1827, trad. Jean Chuzeville, Actes Sud 2010
  4. a et b Barry Cooper (trad. de l'anglais par Denis Collins), Dictionnaire Beethoven [« Beethoven compendium »], Lattès, coll. « Musiques et musiciens », , 614 p. (ISBN 978-2-7096-1081-0, OCLC 25167179), p. 339.
  5. Le Rossignol, opéra comique en un acte de Louis-Sébastien Lebrun (10.12.1764-27.06.1829), ténor et compositeur, sur un livret de Charles-Guillaume Étienne, 1816.
  6. Hector Berlioz, Beethoven, Buchet/Chastel, Paris, 1970, 185 p.
  7. La Symphonie fantastique de Berlioz (1830) doit beaucoup à Beethoven ; dans le troisième mouvement, la Scène aux champs fait une allusion directe à la Scène au ruisseau de la Pastorale.

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