Wallis-et-Futuna pendant la Seconde Guerre mondiale

Seconde Guerre mondiale à Wallis-et-Futuna

Lieu Wallis-et-Futuna
Chronologie
3 septembre 1939 Début de la Seconde Guerre mondiale en Europe
Juin 1940 Appel du Général de Gaulle à résister () et armistice entre la France et l'Allemagne ()
Octobre 1940 L'évêque Alexandre Poncet et le résident Léon Vrignaud refusent de rejoindre la France libre.
27 décembre 1940 Dernier ravitaillement de Wallis par bateau
-27 mai 1942 Isolement complet de Wallis et de Futuna
7 décembre 1941 Entrée en guerre des États-Unis dans la guerre du Pacifique face à l'expansion japonaise
27 mai 1942 Reprise pacifique de Wallis par la France libre
28 mai 1942 Arrivée de l'armée américaine à Wallis
Mai 1942-juin 1944 4 000 soldats américains à Wallis
2 septembre 1945 Fin de la Seconde Guerre mondiale
Avril 1946 Départ des derniers soldats américains
27 décembre 1959 Référendum sur le changement de statut
29 juillet 1961 Fin du protectorat de Wallis-et-Futuna

La Seconde Guerre mondiale à Wallis-et-Futuna est une période de nombreux bouleversements pour ce territoire sous protectorat français situé dans le Pacifique.

Ces îles ne sont pas le théâtre de combats, mais souffrent de l'isolement complet pendant dix-sept mois, du au . Après la reddition de la France à l'Allemagne le , l'évêque Alexandre Poncet et le résident de France Léon Vrignaud font en effet le choix de rester fidèles au régime de Vichy, alors que toutes les autres possessions françaises en Océanie (Nouvelles-Hébrides, Nouvelle-Calédonie, Établissements français de l'Océanie) rejoignent la France libre ; les îles avoisinantes (Tonga, Samoa occidentales et américaines, Tokelau, îles Gilbert et Ellice) sont administrées par des puissances alliées. Le ravitaillement cesse et la lointaine Indochine française ne peut pas apporter de soutien. Une première reconquête de Wallis-et-Futuna est ordonnée par le général de Gaulle en , mais éventée auprès du résident, elle est reportée. L'avancée japonaise dans le Pacifique et l'entrée en guerre des États-Unis après l'attaque de Pearl Harbor le changent la donne : la guerre du Pacifique éclate et Wallis devient un point stratégique pour les Américains face au Japon. La prise de Wallis est alors organisée conjointement par les Alliés.

Le , l'île de Wallis est investie par la France libre et l'armée américaine le lendemain. Les États-Unis y installent une base militaire. Au total, plus de 4 000 militaires américains sont présents à Wallis, doublant la population de l'île. De nombreuses infrastructures sont construites : aérodrome, routes, port, hôpital, etc. Les Américains apportent également avec eux de nombreux biens matériels et de l'argent : les Wallisiens découvrent la société de consommation, et les structures traditionnelles religieuses et coutumières sont fragilisées par ces changements. Les autorités françaises sont également en perte de prestige face à la puissance américaine. Les Américains ont d'abord une vision assez négative des Wallisiens, même si les rapports s'améliorent au fil du temps ; certaines femmes ont même des enfants de soldats américains, au grand dam de la mission catholique qui cherche à contrôler les mœurs des fidèles. À l'inverse, Futuna, beaucoup plus isolée, n'est pas occupée par les Américains et reste largement à l'écart de ces mutations. La population futunienne vit de l'agriculture vivrière face à la pénurie de produits de première nécessité.

En , l'intérêt stratégique de Wallis a diminué et les États-Unis commencent à rapatrier leurs troupes. En , seule une douzaine de soldats reste sur place : le rêve américain prend fin, laissant la société wallisienne bouleversée. Une crise économique débute, la population devant se remettre au travail dans les plantations. Les autorités politiques sont elles aussi très fragilisées et les années suivantes sont marquées par une forte instabilité. Un lieutenant américain tente même en 1946 de revendiquer l'annexion de Wallis par les États-Unis, avant le départ des dernières troupes. Pendant cette période, l'émigration des Wallisiens et des Futuniens vers la Nouvelle-Calédonie débute : ce phénomène s'accentue après-guerre et est à l'origine de l'implantation d'une importante communauté en Nouvelle-Calédonie. Le protectorat de Wallis-et-Futuna devient de moins en moins adapté aux nouvelles réalités du territoire, et après un référendum en 1959, Wallis-et-Futuna devient un territoire d'outre-mer en 1961.


From Wikipedia, the free encyclopedia · View on Wikipedia

Developed by Nelliwinne