Le nationalisme est un principe politique apparu à la fin du XVIIIe siècle, tendant à légitimer l’existence d’un État-nation pour chaque peuple, défini par des caractéristiques propres et communes à ses membres, comme une langue, des traditions historiques et culturelles ou des valeurs politiques[1].
Initialement le nationalisme est opposé à la royauté (régime politique qui en France sera ensuite nommé Ancien Régime). Il s’impose progressivement en Europe au cours du XIXe siècle et se traduit au début du XXe siècle par la disparition de quatre empires multiethniques et autocratiques : les deux empires centraux germaniques, le russe et le turc. Depuis son avènement, le nationalisme apparaît comme une évidence dans la vie politique et sociale[2].
Ce terme désigne aussi des mouvements politiques déclarant vouloir exalter une nation sous toutes ses formes (État, culture, religion, ethnie, langue, histoire, traditions, préférence nationale pour l'emploi, etc.), par opposition aux autres nations et populations. Cette deuxième variante du mouvement s'est développée à partir de la fin du XIXe siècle, vers 1870 : chauvine et xénophobe, elle trouvait alors ses militants principalement dans la petite bourgeoisie[3],[4],[5].
À la base, il prêche la loyauté et le dévouement à sa nation, l'indépendance politique, la présence d'une idée nationale pour la protection pratique des conditions de vie de la nation, de son espace de vie, de ses ressources économiques et de ses valeurs spirituelles.
En pratique, le nationalisme peut être considéré comme positif ou négatif, selon le contexte et la vision du monde individuelle. Les nationalismes dans différents pays à différentes périodes de temps sont très différents. Le nationalisme a été un moteur important des mouvements d'indépendance tels que la révolution grecque, l'indépendance irlandaise, la grande révolte arabe, le mouvement national palestinien, la décolonisation des pays du tiers-monde, la résistance iranienne pendant la guerre Iran-Irak et l'effondrement de l'Union soviétique[6],[7]. À l'inverse, le nationalisme expansionniste impérialiste a également été un facteur clé de provocation de guerre, comme le fascisme, le nazisme et le suprémacisme.
La valeur morale du nationalisme, la relation entre nationalisme et patriotisme et la compatibilité du nationalisme et du cosmopolitisme sont autant de sujets de débat philosophique. Le nationalisme peut être combiné avec divers objectifs politiques et idéologies telles que le conservatisme (national-conservatisme) et/ou le socialisme (nationalisme de gauche)[8],[9],[10], les deux défendent globalement les mêmes principes de défense de l'état-nation et la protection de l'identité nationale et se retrouvent dans les différents nationalismes de type civique, culturel et/ou ethnique, mais diffèrent sur la question des principes socio-économiques.
Le nationalisme apparaît aussi, à partir du milieu du XIXe siècle, comme un sentiment national plus ou moins répandu et exalté au sein de la population d'un pays, et s’invitant (surtout au XXe siècle) au sein de multiples doctrines ou idéologies politiques. Il a pu être considéré comme vertueux pour justifier les luttes de libération nationale et d'émancipation, mais il a également servi de justification aux épurations ethniques du XXe siècle[11]. Cette omniprésence s’explique peut-être parce que le sentiment national est devenu « puissamment mobilisateur », comme l’avaient compris dès le printemps des peuples de 1848 certains conseillers de dynasties européennes[12],[13].