Palestine mandataire

Mandat britannique pour la Palestine
(en) Mandatory Palestine
(ar) الانتداب البريطاني على فلسطين
(he) המנדט הבריטי על פלשתינה א"י

1920 (mandat provisoire) - 1923 (mandat définitif) – 1948 (fin du mandat)

Drapeau
Drapeau de la Palestine mandataire
Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
La Palestine mandataire en 1946.
Informations générales
Statut Mandat de la Société des Nations exercé par le Royaume-Uni
Capitale Jérusalem
Langue(s) Anglais, arabe, hébreu
Monnaie Livre de Palestine
Superficie
Superficie (1931) 26 625,6 km2
Histoire et événements
Assignation du mandat
Contrôle assuré officiellement par le Royaume-Uni
Fin du mandat et fondation de l'État d'Israël

Entités précédentes :

La Palestine mandataire, ou Palestine sous mandat britannique[1],[2], est le statut politique proposé par la Société des Nations (SDN) en 1920 pour le territoire de la Palestine (antérieurement partie de l’Empire ottoman). Il ne sera cependant effectif qu'à partir de 1923 et prendra fin en 1948.

Le , la conférence de San Remo, après avoir décidé que les territoires arabophones de l'Empire ottoman, partie des Empires centraux défaits au cours de la Première Guerre mondiale, ne seraient pas restitués à la Turquie[3], adopte une résolution attribuant au Royaume-Uni un mandat sur la Palestine[4]. Il ne s'agit que d'un mandat provisoire, appelé à être confirmé par la Société des Nations, qui précise qu'à l'est du Jourdain certaines de ses dispositions pourraient ne pas être applicables sous réserve de l'approbation de la Société des Nations, mais que les Britanniques décident de mettre en œuvre dès le [3]. Le , les Britanniques déposent leur projet de mandat définitif[5]. Le Conseil de la Société des Nations[6] l'approuve le [7].

Entre 1920 et 1923, le mandat sur la Palestine comprenait les territoires actuels de la bande de Gaza, de l'État d'Israël (à l'exception du plateau du Golan), de la Cisjordanie, et du royaume hachémite de Jordanie[8].

Le , le Conseil de la Société des Nations vote une résolution agréant la proposition de la part du Royaume-Uni d’exclure la Transjordanie (qui sera le futur royaume hachémite de Transjordanie, créé en mai 1946) de l’ensemble du territoire du mandat[9], et le mandat définitif entre en vigueur le [10]. Ses termes exacts et sa délimitation ont été l’objet de tractations entre Britanniques, Français et habitants de Palestine (de toute religion) dans le contexte des différents accords et promesses passés entre eux. Le mandat a pour objectif la mise en place en Palestine d’un « foyer national pour le peuple juif, étant clairement entendu que rien ne devrait être fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives existant en Palestine, ou aux droits et au statut politique dont jouissent les juifs dans tout autre pays »[11], selon les termes de la déclaration Balfour du 2 novembre 1917.

À partir du 29 septembre 1923 et jusqu'à la fin du mandat et la proclamation de « l'État juif » en mai 1948, la Palestine mandataire comprend les territoires actuels de la bande de Gaza, de l'État d'Israël (à l'exception du plateau du Golan), et de la Cisjordanie[12].

Au niveau démographique, la population de la Palestine passe de 525 000 musulmans, 60 000 Juifs (selon Justin Mc Carthy, Henry Laurens et Nadine Picaudou)[13],[14],[15] et 70 000 chrétiens en 1914, à 1 181 000 musulmans, 630 000 juifs et 143 000 chrétiens en 1947, peu avant la fin du mandat[16].

La Palestine mandataire fut le terrain d'un conflit de plus en plus violent entre Arabes et Juifs palestiniens dont les revendications nationalistes respectives ne purent aboutir sous le mandat britannique. Ainsi éclata la grande révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'ONU remplace la SDN et le système de tutelle celui du mandat. Le , le royaume hachémite de Transjordanie est créé. En , face aux grandes difficultés qu'ils rencontrent sur le terrain avec la guerre civile en cours, les Britanniques demandent à l’ONU de débattre de la question de la Palestine et du devenir de leur mandat. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l'ONU approuve par le vote de sa résolution 181 le plan de partage de la Palestine élaboré par le Comité spécial des Nations unies sur la Palestine (UNSCOP) et la fin du mandat, programmée au 15 mai 1948. Le plan de partage est cependant rejeté par la majorité des Palestiniens arabes et une petite partie de l'opinion juive.

Quelques heures avant la fin du mandat, l'indépendance de l'État d'Israël est proclamée, le à Tel Aviv, par le conseil du Yichouv, présidé par David Ben Gourion. Le lendemain 15 mai est le dernier jour de la présence de l'administration mandataire, avec le départ effectif du dernier Haut-Commissaire, le général Alan Gordon Cunningham. La déclaration d'indépendance et le départ des forces d'interposition britanniques entraînent la guerre israélo-arabe de 1948-1949.

  1. Yves Lacoste, chap. 20 « Israël-Palestine : un conflit d'une extrême complexité », dans Béatrice Giblin (dir.), Les conflits dans le monde : approche géopolitique, Paris, Armand Colin, coll. « U / géographie », (réimpr. 2012), 1re éd., 1 vol., 350, 24 cm (ISBN 978-2-200-27271-5 et 978-2-200-27384-2, OCLC 773477154, BNF 42493714, DOI 10.3917/arco.gibli.2011.01.0275, SUDOC 155266063, présentation en ligne, lire en ligne), 5e partie (« Deux cas d'études »), p. 275-310 (DOI 10.3917/arco.gibli.2011.01.0275, résumé, lire en ligne), § 4 (« Les débuts du conflit israélo-arabe ») [lire en ligne (page consultée le 23 avril 2017)].
  2. Samaha Khoury, « La Palestine : histoire d'un conflit pas comme les autres », dans Samaha Khoury (dir.), Palestine - Israël : approches historiques et politiques (actes du colloque organisé par le Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et musulman et tenu le à l'unibersité Bordeaux-III - Michel-de-Montaigne), Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, coll. « Le territoire du politique », (réimpr. 2014), 1re éd., 1 vol., 133, 21 cm (ISBN 2-86781-301-8 et 978-2-86781-301-6, OCLC 496296240, BNF 38928679, SUDOC 069375437, présentation en ligne, lire en ligne), p. 15-42 lire en ligne, p. 33 [lire en ligne (page consultée le 23 avril 2017)].
  3. a et b Qafisheh 2010, § 19.
  4. Briand 1921, p. 181.
  5. Briand 1921, p. 181, n. 3.
  6. Qafisheh 2010, § 18.
  7. Qafisheh 2010, § 17.
  8. « MonBalagan - 1922 La Transjordanie est détachée de la Palestine mandataire », sur monbalagan.com (consulté le )
  9. « Mémorandum du délégué de l'Empire britannique », sur Bibliothèque numérique mondiale
  10. Qafisheh 2010, § 41.
  11. « : The Palestine Mandate », sur The Avalon Project on yale.edu (consulté le ).
  12. « La Jordanie est-elle la Palestine ? :: Daniel Pipes », sur fr.danielpipes.org (consulté le )
  13. (en) Justin McCarthy, The population of Palestine : population history and statistics of the late Ottoman period and the mandate, New York, Columbia University Press, coll. « Institute for Palestine studies series », , 242 p. (ISBN 0-231-07110-8, DOI 10.7312/mcca93978), p. 18-24.
  14. Henry Laurens, La question de Palestine, tome premier 1799-1922, Fayard 1999, p. 147
  15. Nadine Picaudou, Les Palestiniens Un siècle d'histoire, ed. Complexe 1997, nouvelle éd. 2003
  16. (en) Sergio DellaPergola, Demography in Israel/Palestine: Trends, Prospects, Policy Implications, août 2001

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