Plateau du Golan الجولان (ar) | |
![]() Carte du plateau du Golan avec à l'ouest, Israël, à l'est la Syrie, au nord, le Liban et au sud la Jordanie. La zone en rouge au centre marque la zone démilitarisée | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() ![]() UNIFIL (zone démilitarisée) |
Démographie | |
Population | 47 400 hab.[1] (31 décembre 2015) |
Densité | 41 hab./km2 |
Langue(s) | Hébreu moderne, arabe |
Géographie | |
Coordonnées | 33° 00′ nord, 35° 45′ est |
Superficie | 1 154 km2 [2] |
Divers | |
Monnaie | Shekel |
Fuseau horaire | UTC +02:00 |
modifier ![]() |
Le plateau du Golan (en arabe : الجولان, al-Jūlān, en hébreu : גולן, Golan) est un plateau volcanique situé en Syrie, dont une partie est occupée par Israël depuis la guerre des Six Jours de 1967, puis annexée unilatéralement par le gouvernement israélien en 1981. Cette annexion est considérée comme illégale par la communauté internationale dans le cadre de la résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée à l'unanimité le [3].
Au cours de l'Antiquité, le territoire est habité par divers peuples, dont les Amorites, les Ituréens et les Israélites. Le plateau est conquis en 636 par les Arabes conduits par Omar ibn al-Khattâb. Les Druzes s'installent dans le plateau du Golan à partir du XVe siècle. Il fait partie de l'Empire ottoman à partir des années 1520 (début de la conquête ottomane), et s'intègre dans le vilayet de Syrie. Après la défaite de l'Empire ottoman en 1918, il est administré temporairement par les Britanniques qui ont conquis dès la Syrie. Les accords secrets Sykes-Picot signés en 1916 entre le Royaume-Uni et la France, attribuent la Syrie - Golan inclus - à la France. Le mandat français en Syrie et au Liban est ensuite institué par la Société des Nations de 1920 à 1946. La France et le Royaume-Uni fixent les frontières des territoires de leurs mandats respectifs dans la région lors de l'accord Paulet-Newcombe en 1923. Ces frontières sont pour l'essentiel celles toujours actuellement reconnues internationalement.
La Syrie établit sa souveraineté sur le Golan au moment où elle accède à l'indépendance, en avril 1946. 130 000 Syriens vivent sur les hauteurs du Golan au moment où Israël occupe le territoire, lors de la guerre des Six Jours de 1967. La plupart d'entre eux quittent le territoire ou sont expulsés après la conquête israélienne, seuls restant 6 000 à 7 000 Druzes. De nombreux villages sont alors détruits par l'armée israélienne[4]. Une partie du Golan est récupérée par la Syrie lors de la guerre du Kippour en 1973, mais Israël occupe encore environ 70 % de l'Ouest des hauteurs du Golan qu'il place sous administration militaire. Les 30 % de l'Est du plateau demeure sous le contrôle de la Syrie, au sein du gouvernorat de Qouneitra. Le , Israël adopte la loi du plateau du Golan et annexe unilatéralement la partie du territoire qu'elle occupe. Considérée par les juristes spécialistes de droit international comme une loi d'annexion d'un territoire étranger, la résolution n°497 du 17 décembre 1981 du Conseil de sécurité des Nations unies la déclare « nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international », estimant qu'elle contrevient à la résolution 242 selon laquelle l'acquisition de territoires par la guerre est inadmissible. La loi israélienne du 14 décembre 1981 n'est reconnue que par un seul pays, les États-Unis, depuis la déclaration du président Donald Trump le 25 mars 2019.
Le plateau du Golan représente une zone stratégique très importante dans le contexte du conflit israélo-arabe[5]. Il domine par sa position la Galilée (Israël) et la plaine de Damas (Syrie). Il contrôle également la plupart des sources alimentant le lac de Tibériade et le Jourdain.
La présence de colonies de peuplement israéliennes conduit à une augmentation du nombre de colons relativement à celui des habitants druzes demeurés sur le plateau du Golan après juin 1967. Le plateau du Golan est devenu depuis la loi du 14 décembre 1981 un sous-district au sein du district Nord. Des villages, kibboutz ou moshav ont été édifiés à partir des colonies du Nahal (Jeunesse pionnière combattante) présentes dès fin 1967 ou au début 1968. En 2022, le Golan occupé abrite plus de 32 000 colons israéliens et environ 22 000 Druzes[6]. L'agglomération la plus peuplée est le village druze de Majdal Shams. Le , le gouvernement de Benyamin Netanyahou approuve un projet visant à doubler la population des colons juifs dans la partie du Golan syrien annexée par Israël[7].