Iode

Iode
Image illustrative de l’article Iode
Cristaux d'iode formés par condensation.
TellureIodeXénon
Br
  Structure cristalline orthorhombique
 
53
I
 
               
               
                                   
                                   
                                                               
                                                               
   
                                           
I
At
Tableau completTableau étendu
Position dans le tableau périodique
Symbole I
Nom Iode
Numéro atomique 53
Groupe 17
Période 5e période
Bloc Bloc p
Famille d'éléments Halogène
Configuration électronique [Kr] 4d10 5s2 5p5
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 18, 18, 7
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 126,904 47 ± 0,000 03 u[1]
Rayon atomique (calc) 140 pm (115 pm)
Rayon de covalence 139 ± 3 pm[2]
Rayon de van der Waals 215 pm[3]
État d’oxydation ±1, 5, 7
Électronégativité (Pauling) 2,66
Oxyde Acide fort
Énergies d’ionisation[4]
1re : 10,451 26 eV 2e : 19,131 3 eV
3e : 33 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN Période MD Ed PD
MeV
123I{syn.}13,223 5 hε, γ0,16123Te
125I{syn.}59,4 jε, γ0,0355125Te
127I100 %stable avec 74 neutrons
129Itrace
{syn.}
15,7 Maβ0,194129Xe
131I{syn.}8,020 70 jβ, γ0,971131Xe
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire Solide
Allotrope à l'état standard Diiode I2
Masse volumique 11,27 g/l (gaz),

4,93 g/cm3 (solide, 20 °C)[1]

Système cristallin Orthorhombique
Couleur gris foncé violacé
Point de fusion 113,7 °C[1]
Point d’ébullition 184,4 °C[1]
Énergie de fusion 7,824 kJ/mol
Énergie de vaporisation 20,752 kJ/mol
Température critique 546 °C[1]
Volume molaire 25,72 × 10−3 m3/mol
Chaleur massique 145 J/kg/K
Conductivité électrique 8,0 × 10−8 S/m[réf. nécessaire]
Conductivité thermique 0,449 W/m/K
Solubilité sol. dans l'ammoniac[5]
Divers
No CAS 14362-44-8[6](élément)
7553-56-2 (diiode)
No CE 231-442-4 (diiode)
Précautions
SGH[7]
Diiode I2 :
SGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Attention
H315, H319, H335, H372, H400, H312+H332, P273, P314, P302+P352 et P305+P351+P338
Transport[7]
Diiode I2 :
   3495   

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'iode est l'élément chimique de numéro atomique 53, de symbole I. C'est un membre de la famille des halogènes.

Il s'agit d'un élément relativement rare dans le milieu naturel, arrivant 47e dans l'écorce terrestre. Comme les autres halogènes, on le trouve essentiellement sous forme diatomique I2, correspondant au diiode, solide gris métallique aux vapeurs violettes appelé communément « iode » par abus de langage. Son nom vient du mot grec ancien ἰώδης, signifiant « couleur de la violette ». Il a été nommé ainsi par Gay-Lussac à la suite de la découverte en 1811 par le chimiste Bernard Courtois d'une substance alors inconnue issue d'algues destinées à la production de salpêtre lors des guerres napoléoniennes.

C'est l'oligo-élément le plus lourd présent dans la plupart des formes de vie — seul le tungstène, utilisé comme cofacteur par quelques bactéries, a une masse atomique supérieure. Sa faible toxicité et la facilité avec laquelle il se lie aux composés organiques alliées à sa masse atomique élevée en ont fait un agent de contraste très utilisé en radiographie.

Chez l'animal et l'homme, l'excès[8] comme la carence en iode sont associés à des pathologies sévères[9]. Le manque d'iode inhibe la croissance et peut être à l'origine de l'apparition de « nodules » de la thyroïde. La carence grave peut causer divers troubles mentaux (crétinisme, surtout autrefois observé chez les populations éloignées des régions maritimes, notamment en montagne).

L'iode est un composant des hormones thyroïdiennes, synthétisées par la glande thyroïde. Les radioisotopes de l'iode sont par conséquent susceptibles de provoquer un cancer de la thyroïde lorsqu'ils sont absorbés par l'organisme. L'iode 131, en raison de sa radioactivité β, est à ce titre l'un des produits de fission nucléaire les plus cancérogènes qui soient.

Les « comprimés d'iode » utilisés pour saturer la thyroïde en cas de contamination à l'iode 131 lors d'un accident nucléaire contiennent typiquement 65 ou 130 mg d'iodure de potassium ; ils doivent être pris rapidement après l'accident. Certaines molécules (toxiques) freinent ou bloquent l'entrée de l'iode dans la thyroïde, dont les nitrates, perchlorates et thiocyanates qu'on dit « goitrogènes » (avec effets cumulatifs possibles[10]).

Diiode solide.
Diiode gazeux.
  1. a b c d et e (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
  2. (en) Beatriz Cordero, Verónica Gómez, Ana E. Platero-Prats, Marc Revés, Jorge Echeverría, Eduard Cremades, Flavia Barragán et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,‎ , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
  3. Paul Arnaud, Brigitte Jamart, Jacques Bodiguel, Nicolas Brosse, Chimie Organique 1er cycle/Licence, PCEM, Pharmacie, Cours, QCM et applications, Dunod, , 710 p., Broché (ISBN 2100070355)
  4. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e éd., p. 10-203
  5. (en) T.A. Czuppon et al., Kirk-Othmer encyclopedia of chemical technology 4th ed. : Ammonia, vol. 2, John Wiley & Sons.
  6. Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
  7. a et b Entrée « Iodine » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 21 août 2018 (JavaScript nécessaire)
  8. Chez l'homme adulte, on parle d'excès à partir d'une excrétion d'iode d'environ 800 mg/24 heures.
  9. P. Laurberg, I. Bülow Pedersen, N. Knudsen, L. Ovesen, and S. Andersen, « Environmental Iodine Intake Affects the Type of Nonmalignant Thyroid Disease », Thyroid, 2001, p. 457-469. DOI : 10.1089/105072501300176417 (résumé).
  10. M. Tonacchera, A. Pinchera, A. Dimida, E. Ferrarini, P. Agretti, P. Vitti, F. Santini, K. Crump & J. Gibbs. « Relative potencies and additivity of perchlorate, thiocyanate, nitrate and iodide on the inhibition of radioactive iodide uptake by the human sodium iodide symporter ». Thyroid, 2004, p. 1012–1019 (résumé).

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